Portrait Vicky Edimo
VICKY EDIMO commence à jouer de la batterie et des percussions au Cameroun à l’âge de 9 ans. Profitant de sa proximité avec des musiciens aînés tels que Rido Bayonne entre autres, il s’initie à différents styles de musiques.
Il évolue comme batteur autodidacte, accompagnant quelques jeunes formations locales jusqu’à ce qu’il découvre la guitare basse à l’âge de 13 ans. Dès lors, il ne s’en sépare plus. À 15 ans, il devient l’un des bassistes le plus sollicités dans le pays et accompagne des artistes parmi les plus en vue du moment à Douala.
Partageant son temps entre ses études et sa passion pour la musique, Vicky accroche son premier engagement professionnel dans le cabaret le plus sélect de la ville, le Castel. Il a alors16 ans et doit faire »le mur », afin d’honorer son contrat. Pour les besoins du répertoire du cabaret, il s’initie au jazz, musette, aux musiques brésiliennes, funk, R’n’B, et autres, sans oublier les musiques locales. C’est à cette période qu’il découvre les oeuvres de James Jamerson, bassiste maison de la Tamla Motown.
Au Castel, il fallait jouer tous les soirs de 22h à 5h du matin sans exception, une sacré opportunité pour faire ses classes en s’exerçant sur les ligne de basse de Jamerson, mais aussi de Chuck Rainey, Paul Chambers, Ray brown ou encore Jean Dikoto Mandengue (M. Dibango, C. François, Osibisa).
VICKY EDIMO arrive à Paris à l’âge de 19 ans pour suivre ses études. Il s’en tient donc pendant deux années, tout en continuant à jouer pour le plaisir. C’est au cours d’une Jam session que le trompettiste Nigérian Ray Stephen Oché lui demande de participer à la section rythmique de son album très orienté afro jazz avec des musiciens comme Bobby Few entres autres. Ce nouvel univers musical sert d’élément déclencheur et le met face à la réalité : la musique était sa vocation.
Alors qu’il suit des cours au conservatoire d’Epinay sur Seine et à l’école normale de musique à Paris, il est contacté par des amis avec qui il forme le groupe Dikalo. Après une année de tournées, le groupe se sépare.
Par la suite, Manu Dibango intègre Vicky comme bassiste attitré dans son orchestre pendant quatre ans. S’en suivirent quatre albums, musiques de film, plusieurs tournées internationales dont une semaine à l’Olympia à Paris.
Durant sa collaboration avec Manu, il fait la connaissance des frères Francfort qui deviendront plus tard les Gibson Brothers. Avec les frères Francfort, il commence à jouer dans des cérémonies juives tout en étant le plus demandé des bassistes dans les séances africaines. Mais la rencontre avec le producteur Daniel Vangarde va changer le cours des choses. Leur collaboration donnera naissance à des groupes comme les Gibson Brothers, la Compagnie Créole ou encore Ottawan , ainsi que ses premiers singles en solo.
Durant cette période, Vicky travaille de manière intense avec les Gibson Brothers et enregistre des albums à succès comme »come to america » – »Cuba »- »By night », suivis de plusieurs tournées internationales.
Grâce au succès international de l’album Cuba (N° 9 aux Usa) et au succès des albums enregistrés avec Manu Dibango, il entre dans le cercle fermé des musiciens parisiens les plus demandés en studios. Il enregistre aux côtés d’artistes de variétés tels que Dalida, Carlos, Johnny Halliday, Claude François, Michel Sardou ou encore Sacha
Distel. Parallèlement, il participe à divers enregistrements de musiques de film ou de publicité.
Alors qu’il était absorbé par le travail en studios d’enregistrement, il reçoit un appel de Charles Bobbit, le manager de James Brown. De passage à Paris, il voulait refaire la basse sur deux titres. C’est comme ça qu’il fut immédiatement introduit dans l’univers du père de la funky music. Charles Bobbit le présenta par la suite au reggae man Bob Marley qui l’emmena dans sa première date en Afrique.
Désormais, Il s’agissait de faire des va et vient entre Paris et les mythiques studios de la côte ouest, ceux de Nashville ou encore d’Atlanta. Vicky en profite pour s’inscrire à la Berklee School of music où il étudie pendant une année tout en jouant dans les clubs de Boston. Sans oublier l’Afrique, il se rend au Nigeria afin de pouvoir travailler avec les musiciens locaux. Il y enregistre son premier album solo (Thank-u-mama), et retourne s’installer à New York. Très vite, il est sollicité pour jouer sur différents projets aux côtés d’excellents musiciens tels que Vernon Reid (Living colors), Steve Coleman, Jean Paul Bourelly (ex Miles Davis), Geri Allen, Wallace Roney, Arthur Blythe ou encore Oliver Lake avec qui il se produit à l’Apollo Theâtre de New York. Il se joint au guitariste Kelvyn Bell (ex Defunkt), d’où naît le groupe Kelvynator, avec notamment Ronnie Burrage à la batterie et Geri Allen aux claviers.
Avec ce groupe, Vicky se produit dans des clubs new yorkais tels que Le Mikell’s, le s.o.b’s , le 55 grand ou encore le 7th avenue south . Sollicité aussi sur la côte ouest, il fait la navette entre la côte est et les studios de los Angeles, et travaille auprès de musiciens tels que Fred Wesley, Maceo Parker, Paulhino da Costa, Joe Bowie ou encore James Gadson sur différents projets dont le plus récent est la tournée européenne avec Fred Wesley et Pee Wee Ellis en hommage à James Brown (2009).
Paris étant devenu la capitale mondiale de la world music, il retourne naturellement retrouver ses repères franco- africains afin d’exprimer ses expériences américaines à travers les musiques de ces racines. Il rentre donc en France, se joint au goupe Touré Kunda pour une tournée européenne, se produit au Memphis in May blues festival (Tennessee) avec le bluesman français, Patrick Verbecke, et enregistre un album (Schizzechea with love) à
Rome avec le chanteur italien Pino Daniele tout en se consacrant à son deuxième album (Ongwanemo) produit par Zagora. Il a aussi fait durant cette période, la première partie de Stanley Clarke – George Duke au festival de Jazz de Tabarka en Tunisie.
Suite à de nombreuses années riches en expériences, en rencontres et en émotions, Vicky travaille sur son troisième album (Jambo Afrika) qui sort chez Nocturne (2007). Il donne en parallèle des cours en atelier au centre d’information musicale (C.I.M) sur l’approche culturelle de la basse dans les musiques modernes en Afrique, avant de se consacrer à des projets plus personnels.
Aujourd’hui, Vicky travaille sur son 4eme album dont la sortie est prévue courant 2012.