Peter Moukoko administre une leçon de choses aux artistes-musiciens et démythifie un symbole.

Ne l’ayant pas expérimenté, nous tenons donc cela pour une rumeur. Celle-ci voudrait que Monsieur Pierre Moukoko Mbonjo, dans l’exercice de ses fonctions étatiques, ait voulu effacer de la mémoire de ses concitoyens, le souvenir du musicien Peter Moukoko. Pourtant, aux obsèques de l’artiste musicien Ekambi Brillant, il a fait une évidente démonstration qu’en lui, subsiste toujours un excellent vocaliste. Son petit tour de chant a mis en évidence sa bonne santé vocale, de nature à faire pâlir beaucoup encore en activité. Et si cette rumeur est vérifiée, elle nous semble difficile à comprendre ; d’autant plus qu’il n’est pas un cas unique ou une exception dans le monde. Peter Garrett en Australie, Gilberto Gill au Brésil et plus proche de nous, Youssou Ndour pour ne citer que ceux là, n’ont pas eu du mal à faire cohabiter les différentes personnalités qu’ils incarnaient…revenons au sujet.

L’occasion était belle et bien indiquée pour un tel propos. Tous les éléments étaient réunis pour cette mise au point. Sans faire injure à quiconque, l’orateur était aussi de qualité. En pareil cas, justifié est l’adage qui dit : l’occasion fait le larron. On a juste envie de dire qu’en l’espèce, l’occasion fait le professeur. En toute subtilité, la leçon a été distillée et les vérités rétablies. Les élucubrations dont sont friands les commentateurs/trices des lettres encore sous enveloppes, en prennent pour leur substance…car seuls les faits étaient donnés pour appréciation par un témoin, un acteur. Nous n’étions plus dans le commentaire du quartier.

Quelqu’un disait, Jon Kabat Zinn, pour ne pas le citer : “On ne peut pas arrêter les vagues ; mais on peut apprendre à surfer.” La famille musicale se serait offusquée du fait que la parole ne lui a pas été donnée pour dire au revoir à leur collègue Ekambi Brillant. Cette pseudo polémique devrait plutôt s’inspirer du propos de Jon Kabat Zinn pour avancer et entrevoir le futur sous un nouvel état d’esprit. Dans son hommage, Peter Moukoko a donné des billes, des éléments dont devrait se saisir tout artiste-musicien pour évoluer dans son environnement de manière sereine. Des tips pour une compréhension de cet environnement dont les dessous s’avèrent être un véritable fleuve à crocodiles. Seuls subsistent, celles/ceux qui en ont compris les rouages.

©Tongo Etondé pour Tribune2lArtiste

Est-il aussi nécessaire, de rappeler que le sieur Moukoko Mbonjo Pierre a beau occuper d’autres fonctions, mêmes étatiques ; il n’en demeure pas moins vrai, qu’il reste et restera aussi pour les mélomanes, l’artiste Peter Moukoko et répertorié comme tel dans les annales de l’industrie de la musique. Et en cette qualité, sa parole vaut celle de tout autre artiste musicien et davantage camerounais. Que faut-il retenir, la qualité du messager ou celle de son message ? Nous faisons celui de la qualité du message.

Un propos plein d’élégance, de sens et surtout d’enseignement. L’approche de son discours a été d’informer les masses sur des pratiques qui ont cours dans le monde du show-bizz, en même temps qu’il a dit sa proximité musicale avec Ekambi Brillant. De distinguer le savoir-faire musical, la maîtrise musicale d’un côté, et les affaires, le business dans le monde musical de l’autre. Un autre artiste-musicien aurait-il pu dire avec exactitude le cas des magouilles contractuelles dont a été victime Ekambi Brillant avec le producteur Slim Pezzin ? A moins d’avoir été dans certaines confidences, cet épisode n’était connu que par très peu de personnes. Et le mérite du discours de Peter Moukoko est d’éveiller les consciences sur des pratiques qui ont encore cours à ce jour. Le reste n’est que querelle de poulaillers. Considérer la parole qui ne vous aurait pas été accordée comme une vague et profiter pour apprendre à surfer à partir de cela, est la démarche à adopter pour en tirer le maximum de profit. Peter Moukoko a offert une occasion idoine par son speech. Et en ce sens, il est plutôt judicieux de lui en savoir gré.

Nous vous conseillons également de lire, l’interview, que nous avons réalisée, il y a quelques années avec Richard Bona ici, dans laquelle il mettait à nu les pratiques ignobles des maisons de disques et autres acteurs de l’industrie musicale.