’’Mother Rythm’’ : André Manga éclabousse une certaine exiguïté ambiante.

Mother_AndreLa deuxième moitié de la décennie [1990-2000] sonne sans aucun doute la fin d’une certaine imposture musicale qui avait été instaurée au Cameroun et dont les objectifs, mêmes s’ils restent encore obscurs, les séquelles ont causé un tort certain à des œuvres de bonne qualité. Mais ne dit-on pas que l’on ne peut indéfiniment empêcher la lumière de briller ?

Tu m’entends ce son là ? C’est ainsi que j’interromps mon interlocuteur avec lequel je m’entretenais sur d’autres questions et qui en l’espèce était Noël Ekwabi. Et ce dernier de me dire ’’ Ne me dis pas que tu ne connais pas qui c’est, sinon tu vas me décevoir’’.

J’étais contraint de décevoir mon humble interlocuteur en même temps que je noyais mon incurie dans les notes de plus en plus éclaboussantes de magie, de merveilles; apanage des œuvres bien exécutées. L’auteur de ce chef d’œuvre n’est rien d’autre que André Manga (Petit Manga pour les intimes) que j’ai eu la chance de croiser des années auparavant lors du ’’Waka Africa Tour’’ de Manu en Allemagne (Freiburg), lorsqu’il officiait encore chez le doyen en compagnie de Félix Sabal Lecco.

’’Mother Rythm’’ n’est rien d’autre qu’une bombe musicale par un exceptionnel musicien dont le parcours et le talent ne sont plus à faire et se vivent dans ce magnifique opus. Une bombe dont la déflagration porte les éclats de voix d’une Kaïssa Doumbè Moulongo dans ’’Alima’’ et ’’Manyaka’’. Que vous dire du jeu de basse de Andy lui-même ? Qui a osé croire que la basse n’avait pas sa source au Cameroun et qu’elle ne procède que par infidélité pour aller se faire titiller ailleurs ?

On a rarement vu des produits d’une telle qualité du début à la fin. Toutes les plages de ce disque sont une réelle partie de flirt avec nos sens les plus sollicités à l’écoute d’une bonne musique.Laissez-vous transporter par ce morceau au titre bien particulier pour la circonstance. Et pour cause ? C’est ’’Just between us’’.
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