Jazzahead, une leçon d’accueil et de respect à l’endroit du partenaire et plus…

Depuis quelques heures, la dixième édition de l’un des plus grands salons européens de musiques improvisées a fermé ses portes et donné rendez-vous aux uns et aux autres pour l’année prochaine, quasiment à la même période : 21 au 26 avril 2016.

Avant tout autre propos, il faut ici souligner la très saine hospitalité offerte par les allemands. Une fois de plus (après notre expérience de la Musikmesse) ; sommes nous, par honnêteté intellectuelle, contraints d’ajouter. Le professionnalisme et le sens de l’accueil de tout instant dont ont fait montre les allemands, est un exemple qui devraient inspirer beaucoup, en particulier leur partenaire de cette 10 édition. Une organisation minutieuse dans laquelle, le mot Respect des individus a eu toute sa place. Une organisation dans laquelle, l’invité est au centre de la préoccupation de l’hôte.

On peut toujours, et il ne suffit pas de grandes choses, observer et souligner de nombreux points de divergences qui existent entre l’Allemagne et la France. Un exemple assez parlant est : Là où l’un porte le regard sur l’Action (indépendamment de qui fait) et intègre, l’autre préfère porter le regard sur qui fait et rejeter lorsque l’acteur/trice ne correspond pas à son modèle. Mais, il n’empêche que, malgré ces points, les deux pays préfèrent plutôt mettre l’accent sur ce qui est susceptible de les rendre forts et poursuivre leur objectif final commun : la promotion de leur culture et partant, la mise en avant de celles et de ceux qui en sont les acteurs/actrices.

On pouvait se dire que le Jazz, malgré les nombreuses déclinaisons ou lectures qui sont les siennes aujourd’hui, ne saurait se cloisonner, se compartimenter. Mais, il faut se rendre à l’évidence, l’Europe est entrain d’aller dans cette direction et les différentes programmations de nombreux festivals sont un excellent curseur pour lire cette tendance. Une dérive ou alors une avancée ? Chacun jugera à son âme et conscience.

©Tribune2lartiste
©Tribune2lartiste|Konferenz UDJ (Deutschland)

Quels que soient les avis des uns et des autres, il est une chose que beaucoup ne devraient pas occulter, et pour le coup, nous paraphraserons une formule d’un penseur africain, Achille Mbembe pour ne pas le citer : Votre culture ne se sauvera que par ses propres forces ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c’est bien ainsi. Et ceci n’est pas que le fruit de l’impulsion de l’État.

Jazzahead comme bien d’autres fêtes dédiées aux arts, sont des vitrines pour rappeler aux uns et autres que la culture est un bien précieux pour la pérennité d’un groupe, d’un pays, d’un continent ; ne résistent et/ou ne survivent que celles qui sont entretenues, quitte à phagocyter les autres.

Le rendez-vous de Brême a été une belle réussite, une magnifique fête culturelle et cela, on ne saurait le nier. Avec plus de 100 showcases, plus de 15000 visiteurs, près de 58 pays présents et au-delà de 1000 exposants, le jazzahead 2015 est un succès, selon les organisateurs. Restez connecté(e)s, pour des chroniques (scènes) à venir.