Jazz à Vienne 2014 : Les Paolo déclinent le jazz à l’italienne.

JaazRien n’y fait, même pas les violents orages qui hier se sont abattus dans la région, pour mettre à mal la détermination et le moral des spectateurs venus profiter du show à l’italienne offert par les deux Paolo (Fresu et Conte) au Théâtre Antique.

Les pluies lors des soirées au festival de jazz à Vienne, on connait déjà et l’on fait avec elles. A se demander d’ailleurs si elles ne sont finalement pas le présage pour des soirées de haut de gamme. Car en plus de l’aspect musical, elles apportent un défi supplémentaire aux artistes qui semblent, pour cela, décupler leur envie d’offrir davantage au public et pour cause… Le caractère pluvieux de la journée se présentait pour les deux jazzmen comme un baroud, un défi supplémentaire.

La pluie l’autre pari à relever…

C’est au plus jeune des deux transalpins programmés pour la soirée qu’était dévolu la lourde responsabilité d’ouvrir les débats et d’installer le public bien trempé par une pluie qui voulait coute que coute être de la fête.

Usant de son charme qu’il complètera plus tard par la sensualité de son jeu, d’entrée, Paolo Fresu rassure le public par quelques mots afin de le retenir pour un voyage qui allait durer plus deux heures. Et le bugliste-trompettiste  & ses compagnons y ont mis de la manière. Apparu pieds nus sur la scène, Paolo Fresu qui bourlingue depuis plus de 30 ans avec le quintet, a réussi le pari de retenir un public quelque peu désabusé par les intempéries en le gratifiant d’un répertoire riche et bien exécuté.

Paolo FresuPaolo Fresu Quintet.

Après la très bonne prestation de son compatriote, il appartenait a l’ancien avocat de venir conclure la chaleureuse pluvieuse soirée .Paolo Conte et la légendaire raucité qui confère un charme particulier à ses interprétations se savait attendu. Lui qui, quelques heures plus tôt, lors de la conférence de presse, a refusé d’être perçu comme un crooner faisant du latin jazz, parce que, dit-il, sa voix ne s’y prête pas. Le pianiste qui prestait au Théâtre Antique pour la première fois en tant que leader a montré toute sa classe et sa maitrise du métier.

Paolo ContePaolo Conte

La vraie victoire des jazzmen transalpins en cette soirée n’est pas tant celle de leur connaissance ou de la maitrise de leur art, mais plutôt celle d’avoir réussi à retenir un public que les éléments naturels poussaient à la désertion des lieux et de créer une ferveur sous de telles auspices en offrant un spectacle de haute facture.

Celles et ceux des italiens qui n’ont pas eu la joie de voir leur équipe de football aller plus loin au mondial, et qui ont été présents à la soirée, se sont rassurés, dans le jazz, les deux Paolo sont des valeurs fiables.