Charles N’TCHORERE FACE AUX NAZIS
Au moment où les Noirs de France sont pointés du doigt, à ces moments ou il n’est plus question d’africains ou d’antillais, mais bien de Noirs d’où qu’ils viennent, l’occasion n’est pas aussi inutile de rappeler certains faits de nature à ramener un peu de modestie et d’humilité chez les donneurs de leçon en tous genres. Chez ceux convaincus de la supériorité de leur culture d’un coté et de l’autre, chez ceux asservis par l’idéologie et qui a fait dire à Malcom X cette cruelle vérité : ’’Il faut être très, très prudent en abordant la vérité avec un Noir qui l’ignore totalement…Nos congénères ont subi un tel lavage de cerveau qu’il se peut que la vérité leur répugne. ’’
A l’occasion du 70ème anniversaire des combats de juin 1940 contre les nazis, les Éditions Duboiris publient la biographie du Capitaine Charles N’Tchoréré, un officier français originaire du Gabon, qui s’est illustré par son courage exceptionnel dans la Somme.
CHARLES N’TCHORERE
FACE AUX NAZIS
Par Louis Bigmann, ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise
Préface de Jean-Luc Lefèbvre, maire d’Airaines
Paris, Editions Duboiris, 176.
Entre 1916 et 1940, s’inscrit toute l’admirable carrière militaire de Charles N’Tchoréré. Volontaire dès 1916 pour servir la France dans les troupes coloniales, il fait preuve de sa valeur. En 1922, il est l’un des rares Africains à être promu officier en raison de sa brillante conduite. Naturalisé français en 1940, le capitaine N’Tchoréré dirige, sous l’Occupation, des troupes mixtes. A la tête de la 7ème compagnie du 53ème Régiment d’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais (RICMS), Charles N’Tchoréré est estimé des autres officiers et cadres européens placés sous son commandement. Sa compagnie est postée au centre d’un dispositif ayant pour mission de défendre la petite ville d’Airaines, située à 30 kilomètres d’Amiens, contre l’attaque des forces allemandes venues par la Belgique.
Fait prisonnier après avoir livré une farouche résistance, il refuse de mettre les mains sur la tête et demande à être traité comme tous les officiers blancs : au mépris des lois de la guerre, il est alors assassiné d’une balle dans la nuque tirée par un nazi (voir la reconstitution de l’assassinat de Charles N’Tchoréré dans le documentaire de Christophe Weber « Le Grand Chaos », 1ère diffusion sur France 3 le 14/06/2010). Au même moment, son fils, également engagé dans l’armée française, sera tué à quelques kilomètres de là. Peu de temps avant sa mort, voici ce que Charles N’Tchoréré écrivait à son fils: « Mon fils,J’ai là sous les yeux ta dernière lettre,comme je suis fier d’y trouver cette phrase “quoi qu’il en arrive Papa, je serai toujours prêt à défendre notre chère Patrie, la France“.
Merci mon enfant, de m’exprimer ainsi ces Sentiments qui m’honorent en toi…
La vie, vois-tu, Mon fils, est quelque chose de cher, cependant servir sa patrie, même au péril de sa vie, doit l’emporter toujours ! “J’ai une foi inébranlable en la destinée de notre chère France rien ne la fera succomber et s’il le faut pour qu’elle reste grande et fière de nos vies,
eh! bien… qu’elle les prenne. Du moins plus tard nos jeunes frères et nos neveux seront fiers d’être Français et ils pourront lever la tête sans honte, en pensant à nous ».