Cécile Doo Kingué:”Freedom Calling est un appel à s’accepter qualités et défauts, à se libérer des inhibitions, à tenter sa chance et à se créer une occasion de bonheur.”

Cécile Doo KinguéElle ne sait pas que être excellente guitariste, Cécile Doo Kingué cultive également la bonne humeur autour d’elle. Celle qui se refuse à plaire selon les codes imposés, a répondu aux questions que je lui ai posées portant sur son excellent album et de son rapport au Cameroun ; elle dont le lieu de naissance se situe loin du triangle, mais qui n’en est pas moins ambassadrice au même titre que les autres.

Bonjour Cécile, comment vous présentez-vous aux lecteurs/lectrices de T2A qui ne vous connaissent pas encore ?
” Salut! Cécile. Ça va bien?”…Rires
Je suis musicienne. Je suis camerounaise née à New York. J’habite maintenant Montréal. Ça fait 15 ans que je fais carrière en tant que guitariste et ingénieure de son. J’ai travaillé avec plusieurs artistes dont Corneille, Montréal Jubilation Choir, Tricia Foster, United Steel Workers of Montreal. J’ai co-fondé le groupe Dibondoko qui a roulé pendant 6 ans. Pour le reste de mon cv, mon site web: http:www.cdkmusik.com….

Vous qui êtes née en dehors du Cameroun, avez-vous tout de même de rapports avec ce pays ou avec des musiciens camerounais ?
J’ai de la famille au Cameroun (un frère, cousins, cousines, tantes, oncles,etc.). Pour ce qui est des musiciens, je les suis à distance, que ce soit Manu Dibango, Richard Bona, Etienne M’Bappe, Queen Etéme, Gino Sitson, et compagnie.

Quand et Comment naît le virus de la musique chez vous ?
Je ne me souviens pas d’une époque où je n’étais pas fascinée par ou impliquée d’une façon ou d’une autre dans la musique. Je l’ai dans les veines. Très jeune, mes parents et profs m’ont reconnu une bonne oreille et m’ont encouragée à la développer par l’apprentissage d’une instrument ou en participant à une chorale.

Qui ou qu’est ce qui vous conduit à la guitare ?
En fait, mon frère Jean-Christophe m’avait laissé son acoustique lorsqu’il partit étudier à Paris. Je devais avoir 9 ou 10 ans. A l’époque, je ‘trippais’ piano alors je l’ai ignorée. Ça a mis deux ou trois ans avant que je ne la sorte de la caisse. Mais une fois que je l’ai serrée contre moi et ai posé mes mains dessus, j’en suis tombée amoureuse. Mon frère m’a alors conseillée d’apprendre des morceaux des Beatles afin d’apprendre les accords de base. Par la suite, il m’a dirigée vers les grands bluesmen et jazzmen.

CDK
Crédits Photo:Courtney O’Hearn

Vous venez de commettre votre premier album solo « Freedom Calling », dans lequel vous jouez à tous les instruments. Qu’est ce qui a inspiré cet album dans l’ensemble ; et pourquoi ce titre ?
La vie en général a inspiré l’album, que ce soit l’amour, les relations, l’actualité, les faits vécus… Je voulais que mon premier album solo soit intime. Quoi de plus intime que nos sentiments, nos espoirs, nos déceptions, notre humour? Le fait que je joue de tous les instruments et que j’ai écrit et composé tous les morceaux vous donne aussi une meilleure idée de qui je suis en tant qu’artiste. Freedom Calling est un appel à s’accepter qualités et défauts, à se libérer des inhibitions, à tenter sa chance et à se créer une occasion de bonheur. Il y a une quête spirituelle, une envie d’aller de l’avant derrière la plupart des textes, que se soit sur le plan émotionnel ou social. De plus, en choisissant d’enregistrer un album solo indépendant, j’étais libre de choisir mon esthétique et ma thématique.

Avant ce « coming-out » qui est une acceptation de soi, comme vous dites ; Cécile ne s’assumait-elle pas ? Vous qui êtes à tort ou à raison estampillée de provocatrice, d’anticonformiste.
Devrais-je avoir des cocktails molotov dans mon gig bag? Rires… Je ne cherche pas à semer la pagaille. Je refuse tout simplement d’être enfermée dans une boîte, qu’elle soit sociale ou artistique afin de rendre la vie plus facile aux autres. Je trouve que trop de gens s’interdisent d’être heureux parce qu’ils veulent atteindre non pas leurs idéaux, mais les idéaux qu’on leur dicte à la télé, dans les magazines, à l’école, à la maison… Adolescente, j’essayais de plaire, souvent à mon détriment. Ça m’a pris de me retrouver seule dans une ville qui m’était inconnue pour me découvrir et m’assumer en tant qu’individu.

L’un des titres de l’album « Lettre à personne », s’adresse finalement à qui ? Quel message passez-vous ?
Si j’avais voulu divulguer à qui s’adressait la lettre, j’aurais mis un prénom dans le titre (Rires)… On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Parfois on se retrouve dans des situations qui pourraient blesser certains des partis concernés. La lettre reflète le dilemme de gagner un amour ou garder une amitié. Heureusement il existe une troisième option où tout s’arrange et on vit et un bel amour, et une belle amitié. La quatrième option, on n’y pense pas…

Comment peut-on de France ou du Cameroun se procurer ce très bel album qui, nous espérons, augure d’autres du même calibre dans le futur ?
Merci du compliment! Pour ce qui est de l’avenir, j’ai déjà entamé l’écriture du deuxième disque… Quand à Freedom Calling, il est disponible sous forme de mp3 sur Itunes, Amazon.com et CD Baby. La copie physique du CD est seulement disponible sur CD Baby…

En vous remerciant pour votre gentillesse et disponibilité.
Ça m’a fait plaisir !