Coups de coeur

Three (Two girls and A boy), Roger “Kemp” Biwandu voyage en famille…

Vous n’associez  jusqu’à ce jour, comme beaucoup d’autres personnes, au nom Roger Kemp Biwand, que l’image de ce batteur et sideman. Sideman auprès des Biréli Lagrène,  Richard Bona, Keziah Jones, Bobby McFerrin, Joe Zawinul, Salif Keita et bien d’autres collaborations. Grosse méprise certes, mais pardonnable.

Three (Two girls and A boy), son troisième opus, offre l’occasion de découvrir également le leader et partant, son talent de vrai auteur-compositeur. Car l’admirateur de Shawn Kemp (le pourquoi du« Kemp ») et ancien rugbyman, bien avant Three (Two girls and A boy), avait déjà commis deux autres albums Influences et From Palmer respectivement en 2007 et 2009.

Three (Two girls and A boy) est donc le titre qu’il a choisi de donner à son nouvel album et Roger ne se prive pas d’ajouter (Two girls and A Boy), pour indiquer la raison et le sens profonds de ce troisième opus, qui dérive de son statut de père de 3 enfants. C’est donc pour leur rendre hommage qu’Emmy, Liza et Marcus-Zaak illustrent l’album. Et, même si quelques éléments viendront se rajouter dans l’ensemble, fait est que Three (Two girls and A boy) s’articule autour d’un trio : Sax par le cubain Irving Acao, aussi incisif que percutant, de la Contrebasse par Jérôme Regard discret, mais d’une efficace présence, et de la batterie avec Roger Kemp.

©www.lerocherdepalmer

 

Le marqueur de Three (Two girls and A boy) est la forte présence du son d’Irving Acao , qui lui donne tout le coté jazz hard bop, influence des Wynton Marsalis, Wayne Shorter, Herbie Hancock ou Miles Davis, dans la vision et l’inspiration du batteur originaire de la République Démocratique du Congo, né dans un taxi bordelais….On comprend donc une certaine pré-disposition de l’âme voyageuse qui sous-tend la musique de Roger Kemp Biwandu.

Car l’autre point fort de ce lumineux projet, est la magistrale  reprise de Black Or White de Michael Jackson. Lorsqu’on parle de relecture, de révisitation et de ré-appropriation, celle de Roger Biwandu dans cet album, devrait être citée parmi les références. Fan de l’incontestable King de la pop Michael Jackson, le batteur s’est attaché les services  de la chanteuse sud-africaine Tutu Pouane, pour délivrer de sa voix, une sublime interprétation de ce tube planétaire. Les arrangements de Vidal Bidal et les doigts au piano de Christophe contribuant à lui apporter tout son éclat. Malgré le clin d’œil à la pop à travers Black Or White, Three (Two girls and A boy) reste un cru de jazz, dans lequel, Roger « Kemp » n’a pas hésité à reprendre, faisant appel au trompettiste Stéphane Belmondo, le titre From Palmer, de son second opus.

Three (Two girls and A boy) n’est pas un album de batteur, mais d’un auteur-compositeur qui se sert de la batterie pour rythmiquement cadencer les sons.

En écoute: Ballade A Vélo Avec Huyên:

Jean-Jacques Dikongué

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