Coups de coeur

“Marta Perreira Da Costa”: album de rencontre,symbolisé par la mélancolie de Marte et la percussion de Richard Bona.

Si certaines voies sont réputées impénétrables et insondables, les voix de la musique favorisent plutôt l’accès à beaucoup de voies, bâtissant des ponts et facilitant ainsi des rencontres. Comme celle de la basse de Richard Bona et de la guitare lusitanienne de Marta Pereira Da Costa dans le titre: Encontro.

Encontro, troisième piste d’un opus qui en compte 13, est le titre qui nous a conduit vers l’album éponyme: “Marta Pereira Da Costa” de la portugaise qui, nous dit-on, est l’unique guitariste professionnelle femme faisant du fado, a en avoir la maîtrise comme elle le démontre dans cette galette. A l’image d’autres pistes qui convient des musiciens non portugais, l’iranienne Tara Tiba sur la piste 10 (Moon), Encontro enracine davantage “Marta Pereira Da Costa” dans la tradition fadista tout en lui injectant des fulgurances. La rencontre de ces deux instruments a donné, une savoureuse mélancolie comme sait le faire la guitare portugaise et une percussive mélodie comme sait le faire le bassiste avec son instrument.

©Marta Pereira Da Costa / Pour Tribune2lartiste.com

 

Loin d’un acte révolutionnaire ou d’insoumission, avec l’album “Marta Pereira Da Costa” nous sommes en présence d’un fado qui certes raconte cette éternelle mélancolie qui lui est inhérente, mais avec cette nuance que le récit ici, est fait par une femme qui, bien que se référant à tous ses maîtres, se saisissant et domptant son canal par excellence, a su donner à celui-ci, une autre tonalité, une autre autorité. Une autorité exprimée avec beaucoup de maestria, comme dans la piste 8 Folia, qui ouvre sur des accents bien jazzy. Nous sommes en présence d’une audace dont le nom est Marta Pereira Da Costa et qui doit en appeler d’autres. Elle qui a plus d’une dizaine d’années de pratique de l’instrument et croyait qu’il était destiné aux seuls hommes, tout comme le football qu’elle a parfois taquiné. Un vrai coup de cœur.

En écoute:”Folia”

Jean-Jacques Dikongué

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