E.Brillant: “Odile et Sam sont pareils…”
Ekambi Brillant, chevalier de l’ordre du mérite Camerounais : La commission permanente de médiation et de contrôle (CPMC) est une mafia organisée par l’ancien ministre de la culture, Ferdinand Oyono, héritée par Ama Tutu Muna, pour voler les avoirs des artistes.
Entretien mené par Alex Koko à Dang
Le 22 juin dernier la Socam a perçu, la somme de 175 millions de FCFA aux Brasseries du Cameroun. Cette somme comprend 155 millions de FCFA payés au titre des retenues opérées sur les ristournes des vendeurs détaillants des produits brassicoles. 25% de cet argent devrait revenir au syndicat national des détaillants de débits de boissons du Cameroun (synedeboc), malheureusement les clauses du contrat n’ont pas étés respectées. Avez-vous connaissance de ce dossier ?
Ce syndicat a été crée pour piller les artistes, il a même perçu une fois la somme de 11 millions de FCFA, je ne sais sur quelle base. J’ai l’impression que les gens marchent la tête en bas. C’est une escroquerie pure de la Socam et ses complices que sont le ministère de la culture et la Cpmc.
S’il est vrai que le ministère de la culture est complice de la socam, pourquoi Ama Tutu Muna a adressé une lettre à Odile Ngaska avec en objet, dénonciation de la prétendue convention entre la socam et le Synedeboc ?
C’est un jeu, une mafia organisée par le ministère de la culture depuis l’ancien ministre Ferdinand Oyono qui n’aimait pas les artistes. C’est lui qui a crée la Cpmc pour mieux voler, avec à sa tête, Magloire Ondoua le tout premier président. La Cpmc perçoit 20% des avoirs des artistes, reparti ainsi qu’il suit ; 6% pour la lutte contre la piraterie, 6% pour son fonctionnement, 4% pour les perceptions et le reste pour le divers. À son arrivée, la ministre actuelle nous avait réunis au Hilton Hôtel à Yaoundé avec pour objectif arrêter cette escroquerie. Malheureusement jusqu’à ce jour rien n’est fait. Elle en est aujourd’hui le chef d’orchestre.
Est-ce à dire que la Cpmc n’est pas crédible ?
Bien sûr que oui, elle ne l’est pas. Ainsi que les quatre sociétés de gestion collectives des droits d’auteurs et droits voisins. Elles ne sont pas autonomes, elles jouent le jeu de la Cpmc contrôlée par le ministère de la culture, patron suprême.
Le mois dernier à Yaoundé ces quatre sociétés (sociladra, socam, socadap et scaap), ont tenue une réunion de travail avec la présidente de la commission permanente de médiation et de contrôle. A l’ordre du jour; le partage des droits collectés auprès des usagers. Dans la cagnotte, 264 millions de FCFA, perçu ainsi qu’il suit ; 50 millions à la Crtv, 175 millions aux Brasseries du Cameroun et 44 millions auprès des autres usagers. Est-ce qu’il est évident que cet argent arrive à ces destinataires ? C’est-à-dire vous les artistes ?
Moi Ekambi Brillant, je n’ai jamais rien reçu. Ni de la Socam ni du ministère de la culture. Les artistes ont peur de dénoncé mais moi non. Je vais vous dire monsieur le journaliste, le Président de la république, son excellence Paul Biya, reverse chaque année aux artistes la somme d’un milliard de FCFA à travers le minculture qui n’arrive jamais chez l’ayant droit.
Question d’arrêter la saignée, peut-on envisager une fusion entre la socam d’Odile Ngaska et la Cmc de Sam Mbende ?
Sacrilège, quelle fusion, entre la truande et l’escroc ? Pas du tout. Sam Mbende a tourné dans le faux pendant trois ans sans bilan avec la Cmc que moi j’ai créée, Manu Dibango en était le président. Ama Tutu Muna est venu créer la socam que dirige depuis 2009 Odile Ngaska qui gère la structure comme une épicerie. Odile et Sam sont pareils. C’est la truande et l’escroc, ils méritent tous les deux la prison.
Selon vous, que faut il pour une vraie société de gestion collectives des droits d’auteurs et droits voisins ?
Une vraie société se fait avec les artistes reconnus, qui ont un large répertoire, qui connaissent les problèmes de leurs collègues, mieux qu’une chanteuse du gospel.
Que pensez-vous de la piraterie ?
C’est un crime. La piraterie est exactement comme quand vous travaillez dans une société, quelqu’un d’autre touche votre salaire. C’est un délit et il n y a que la loi pour l’arrêter.
Pourquoi n’avez-vous pas été de l’expédition de Mvogmeka, avec les artistes qui sont allez apporter leur soutien à la candidature du chef de l’État à la prochaine élection présidentielle ?
Je n’ai pas été contacté. Si j’avais été présent peut-être le président de la république qui me connaît, m’aurait tiré de coté question d’en savoir davantage sur la situation des artistes. Voilà pourquoi je n’ai pas été de l’expédition. C’était une machination de Roméo Dika et Odile Ngaska qui au lieu de nous contacter, sont plutôt allez chercher quelques porteurs de sable à Monatélé, Ebebda et autres pour représenter les artistes. Ils n’ont posé aucun problème au chef de l’État pourtant ils en avaient l’occasion. J’ai honte de mon frère Nkotti François, qui avait la lourde charge de dire le mot des artistes. Non seulement les artistes ont été manipulés mais le Président de la république aussi.
Lors de la dernière élection du président du conseil d’administration de la socam (Pca), on vous a vu aux cotés de Elvis Kemayo. Quelles étaient vos motivations ?
Elvis est un professionnel. C’est quelqu’un qui a beaucoup travaillé pour la musique Camerounaise, il connaît les tenants et les aboutissants de ce métier.
Vous organisez à Yaoundé du 24 au 26 à Yaoundé un forum. Quels sont les centres d’intérêts du dit forum ?
L’objectif de ce forum organisé par « help music association », est de réveiller les pouvoirs publics pour qu’ils sachent que s’ils ne font rien les artistes vont disparaître. C’est surtout en cri de désespoir. Il nous faut un statut digne. Le programme va s’articuler autour des ateliers dont les résolutions aboutiront sur un mémorandum qui sera envoyé à la fois à la présidence de la république, à l’Assemblée Nationale, à l’ONU et à l’UA.
Les participants sont les artistes d’ici et de la diaspora, les avocats internationaux chargés des questions des droits d’auteurs, la douane, l’organisation de la propriété intellectuelle (Oapi), interpole, les ministères de la culture, des finances, du commerce, et de l’économie, les responsables des quatre sociétés de gestion collectives des droits d’auteurs et des droits voisins, les universitaires les politiques et les médias. Help music association est une association que j’ai crée pour défendre les intérêts des artistes.
On ne saurait terminer notre entretien sans parler de l’artiste musicien Ekambi Brillant.
J’ai une très longue carrière si on commence, nous ne terminerons jamais. Je défends les intérêts des artistes. J’ai visité 56 pays dans le monde.