Categories: Coups de coeur

De abuelo a nieto: une romance pianistique dans le clan Valdés.

Si le piano n’était pas venu à lui, il serait forcément allé vers lui. Dans tous les cas, il est la parfaite illustration qu’on n’échappe pas aussi facilement à son destin. Il affirme : “Avoir le privilège d’appartenir à une famille de notables de la musique cubaine (…). Je suis né pour être pianiste, il ne pouvait pas en être autrement “. C’est vrai ! Avec lui, le talent dans cette famille, de génération en génération, semble bien voyager et surtout bien gardé.

Parlant de privilège, dans Enquête sur la monarchie, Charles Maurass lui, affirmait ceci: “Le privilège du succès est, dans l’ordre de l’action, une marque de vérité.” L’action semble donc être l’élément déterminant du privilège du succès… et ceci s’applique bien au premier.

Même si le destin de pianiste de Cucurucho semblait pré-construit, parce que ayant de qui tenir : Petit-fils de Bebo Valdés, fils de Miriam Caridad Valdés et neveu de Mayra Caridad et du très célèbre Chucho Valdés ; Rien ne garantissait ou ne prédisait non plus qu’il porterait courageusement et talentueusement cet héritage avec maestria comme il le fait.

Roberto Carlos Rodriguez Valdés (aka Cucurucho) puisqu’il s’agit de lui, ne fait pas que tirer les avantages liés à une partie de son nom du fait de l’appartenance à la famille Valdés ; mais aussi et surtout de son abnégation, de sa détermination à écrire de son encre, de ses propres doigts, les lettres de son nom et perpétuer le talent visiblement hérité de génération en génération dans la dite famille.

Depuis 15 années dans la mythique institution Los Van Van ou il a eu la lourde tâche de remplacer et de continuer l’œuvre imprimée par une autre grande figure du piano cubain, César “Pupy” Pedroso ; Cucurucho Valdés s’est offert en 2013, une escapade solitaire dans une galette au nom de Ni antes Ni despues. Neuf plages dont 8 instrumentales et une (Tu me haces Falta) dans laquelle, sa tante Mayra Caridad Valdés pose sa lascive voix pour une ballade qui rime avec rêve.

Ni antes Ni despues, comme pour dire que la musique traditionnelle cubaine est quelque chose qui s’inscrit dans le temps, et ne saurait se concevoir comme un phénomène de mode. Un album qui raconte un pan de la tradition musicale cubaine par un jeune pianiste qui porte avec beaucoup de brio l’héritage musical familial et le fait voyage avec le même allant et talent que ses illustres parents.
En écoute:Tumbao-Pa-BEBO.mp3

Jean-Jacques Dikongué

.

Recent Posts

MAVIS STAPLES de retour au Casino de Paris.

L'un des événements majeurs en France, dans le cadre de ces concerts que l’on qualifierait…

3 jours ago

“LéNo” l’enivrant voyage musical de deux caméléons.

Arnaud Dolmen: " (LéNo) vient de nos prénoms respectifs. Et le fil conducteur de cet…

1 mois ago

“WHO KILLED AI ?” de Kenny Garrett, dans la pure tradition du Maître.

"Ma palette est ouverte à tous les types de musique…() «Je ne pense pas que…

1 mois ago

“Who’s Gonna Play The Melody”.

Le titre indique déjà toute la problématique qui se posera aux mélomanes et fans des…

1 mois ago

Moreira Chonguiça: “Sometimes you think, you’re in a dark room, (…) but it’s only a light”

"We can carry on doing positive things(…) music doesn’t exist whitout those who make music."…

2 mois ago

AWA LY & HK deux étranges étrangers électrisent “Jean Carmet”

La commune de Mûrs-Erigné dans le Maine et Loire était la dernière étape, d’une série…

3 mois ago