3MA, un trio d’une électricité musicale sans fioritures.
De l’électricité, le trio à cordes 3MA sait en produire et de quelle belle manière. Rappelant par sa pureté, sa profondeur, sa majestuosité, que l’Afrique demeure le berceau de l’humanité, loin de toute chienlit. La musicalité retrouvée ailleurs est si savamment imprimée dans ce que proposent ces trois musiciens.
Un trio de cordes (Kora, Oud et Valiha) de toute beauté, un trio magique. Près de 46 cordes au total pour électriser la salle par un jeu aussi aérien qu’éthéré. Du jazz dans sa tradition originelle, dans sa pureté avec ces 3 virtuoses venus de 3 pays différents (Mali, Madagascar et Maroc). Avant hier (13/04/2023) au conservatoire Léo Delibes à Clichy, l’auditoire s’est régalé par la qualité du menu proposé par le trio.
Comme ce barrage de protection contre les dangers venus d’ailleurs, de sa kora, Ballaké Sissoko rappelle qu’il est le dernier rempart à toute invasion de quelque nature, dans le passé comme dans le présent. Tel est le cas de ses deux collègues Driss El Maloumi et Rajery (Germain Randrianarisoa). Chacun, avec son instrument, est le symbole de la résistance à l’adversité, à l’agressivité de cette inconvenance, toujours arrivée du lointain, pour semer la zizanie. Tels des gardiens du temple Kora, Oud et Valiha sont ces instruments entre les mains de ces virtuoses musiciens, pour symboliser la pureté du jazz et rappeler aux uns et aux autres, que l’électricité contenue dans leur musique, vient de là, de l’Afrique. Nul doute que des sons, de la musique, jaillira cette lumineuse électricité qui fait tant défaut à une partie de l’humanité.
