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“SINCE 1966”, le cocktail séduisant de Jean-Philippe Fanfant.

Il a avec lui tous les éléments pour plaire, à commencer par la pochette. Elle fait écho de la bonne qualité du contenu. Et ce n’est pas très souvent le cas. Prenant de fait le contre-pied de l’adage selon lequel : l’habit ne fait pas le moine ; en lui octroyant tout son sens, à savoir : le moine peut être reconnu par son habit. Oui, par son aspect extérieur, SINCE 1966 est une merveilleuse incitation à la découverte, une invitation à en savourer son contenu.

 Le titre, autre élément de nature à attiser la curiosité. 55 ans de carrière musicale, cela nous paraissait tout de même curieux. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel titre pour un premier album ? On ne saurait le comprendre qu’en interrogeant la trajectoire musicale du batteur. Une trajectoire qui nous oriente à la source, au point de départ. Avec des états de service qui ne souffrent d’aucune contestation, il est néanmoins utile de rappeler, que depuis le liquide amniotique, le batteur guadeloupéen a baigné dans la potion musicale. Une sacrée différence d’avec le gaulois, qui ne serait tombé dans la potion des années après, si on osait un quelconque parallèle.

Pour sa sortie physique (Cd & Vinyle) officielle sous le label Klarthe records prévue le 24 septembre, c’est un beau cadeau de rentrée pour tout amoureux de la bonne musique. Un album de rencontres. Rencontre avec les individus, rencontre avec les influences, rencontre avec les styles. Neuf pistes, reflets des influences, panorama des voyages musicaux opérés par le batteur en tant qu’accompagnateur. On peut décrire l’album comme le carnet de route de ses expériences humaines et musicales, écrites en notes sonores, en y conviant les collègues avec lesquels il a bâti son expérience, de ses débuts jusqu’à nos jours.

©Photo/Christophe Tardy

Véritable orfèvrerie dans laquelle, toutes les compositions portent la baguette de Jean-Philippe Fanfant aussi bien comme compositeur que co-compositeur. Une savoureuse féerie musicale qui regroupe de véritables esthètes dans leurs instruments respectifs, SINCE 1966 est un cocktail qui encense la diversité, la pluralité bien que dans sa singularité comme l’a voulu son auteur dans son approche. C’est ainsi que l’on ne résistera pas au groove épuré du génial bassiste camerounais Guy Nsangué Akwa dans la piste qui ouvre l’album (Kanari Conakry). Point de départ symbolique à plus d’un titre. Une symbolique portée par le chant assuré par Olysa Zamati entre autres. Ensuite, le parcours se poursuit dans les caraïbes (Péyi Béni, Gran Bel etc…) et ses différentes sonorités, jusque dans les rues de New-York (Left to right).

Si la base rythmique est bien représentée avec Guy Nsangué Akwa, Laurent Vernerey et sa joyeuse partition dans (Ballad 4 Sassa et Lueur d’espoir), Michel Alibo aussi percutant qu’alléchant dans (Gran Bel), les sémillants Stéphane Castry et Thierry Fanfant ne sont pas en reste dans ce cocktail magique, par la fluidité de leur jeu. Que dire alors de Thierry Vaton au piano ou de Louis Ludovic au bugle et à la trompette, qui nous ensorcellent. Dans cette belle aventure, on ne saurait taire l’efficiente apparition des Manu Katché, Roger Raspail, l’étincelant Andy Narell (Double check), Le solo enivrant au bugle dans (Left to right) de Franck Nicolas, une tuerie. Du beau monde à découvrir en allant à la rencontre de cet album.

Même si cet album peut davantage parler aux initiés, en rapport à sa technicité; il a également le mérite de parler au profane par sa capacité à capter l’intérêt de ce dernier. Sa réussite ne tient pas seulement à l’exploit d’avoir réuni de bons techniciens qui comprennent les codes de leur art ; mais aussi dans la capacité d’en avoir tiré en chacun d’eux, le meilleur, pour un rendu harmonieux et digeste pour le profane.

Tant dans son contenant que dans son contenu, SINCE 1966 fait partie de ces écrins à pouvoir ranger dans sa discothèque. La caresse qu’il procure au toucher de la pochette est sublimée par celle des sonorités qu’elle renferme. Un album qui procure un réel bonheur, une extraordinaire source d’évasion et de plaisir en cette période, où l’ordinaire est devenu quelque chose d’assez compliqué. Oh que oui, nous le recommandons, alors très vivement !

Nul doute que le 13 octobre prochain au Sunside-Paris, il saura davantage vous convaincre lors de son concert.

Kanari Conakry
Jean-Jacques Dikongué

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