Chroniques

Michel Pinheiro et African Salsa Orchestra font la subtile fusion et rappellent la nature africaine de la salsa.

S’il y une panacée au mal dont souffre l’humanité, la musique en est certainement la meilleure. C’est sans doute dans cette vision que s’inscrivent ces paroles de Pinheiro Michel, lorsqu’il déclare:

“L’humanité va mal parce que manquant d’amour ; semons l’amour partout pour la guérir.”

Véritable voyage dans les artères de la salsa, traçant en quelque sorte le chemin emprunté par ce rythme de l’Afrique jusqu’à Cuba et emmené par Michel Pinheiro, l’African Salsa Orchestra a officiellement lancé le 2 septembre dernier sur le marché, un album éponyme, son premier. Rappelons au passage que L’African Salsa Orchestra, est un orchestre né en 2014.
Probablement attaché à l’idée de restituer au public la part africaine et pourquoi pas fondatrice de la salsa, tout en y intégrant les apports cubains, Michel Pinheiro a réussi à mixer dans ce projet, les ingrédients nécessaires pour aboutir au résultat contenu dans cet opus de 10 titres.

Fort de sa nature de yoruba, ce suc yoruba qui irrigue également les veines des afro-cubains, le tromboniste Pinheiro utilise aussi d’autres canaux linguistiques (Fon, Dioula Espagnol, Francais ) dans l’opus. Comme tous les yoruba, il a naturlle légitimité de se ré-approprier ce rythme qui fait donc partie de son identité, et qui, par la force des “choses”, a voyagé vers cet ailleurs qui s’appelle Cuba. D’autre part, son vécu est le second élément qui lui octroie cette légitimité de nager dans les eaux “cubaines” en toute décontraction et assurance, pour offrir, en compagnie de l’armada de musiciens qui l’accompagnent, un album qui fait pâlir les plus irréductibles “puristes”.

African Salsa Orchestra. Michel Pinheiro avec le trombone.

 

A l’aise disions-nous dans plusieurs langues, Michel Pinheiro a décliné dans African Salsa Orchestra, la salsa en toutes ces langues lui donnant pour l’occasion, des accents tout aussi variés, ensoleillés que colorés, dans le stricte respect de la matrice.

Coloré de l’extérieur comme dans son contenu, solaire, bien rythmé et aéré, ce premier jet est simplement exquis. C’est pourtant un détail (N’est-ce pas parfois dans le détail, que se dissimule trop souvent l’important ?) qui donne toute son importance à cet opus : La clave. Cette clave grâce à laquelle, Michel Pinheiro et son A.S.O. réussissent la parfaite jonction, la subtile fusion avec Cuba pour retrouver leur entièreté et faire Un. Et voila donc la boucle qui se boucle. Un album qui porte une puissance historique, symbolique et émotionnelle…

En écoute “Agoh”:

Jean-Jacques Dikongué

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