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Alune Wade, le retour dans les bacs du bassiste sénégalais.

Dans un article ici, nous rappelions que ce redoutable bassiste est également (la tentation de dire naturellement est encore grande) un excellent chanteur, comme il le prouve une fois de plus dans son nouvel opus ”AYO NENE “. Un album qui puise, et heureusement d’ailleurs, dans ses origines pour parler aux différences influences extérieures, synthèse de son parcours et de son expérience en tant que bassiste de renommée internationale.

AYO NENE ” est un album qui s’insère dans la tendance d’appropriation et de valorisation de leurs racines et de leurs origines par les artistes africains. Tendance qui met en évidence le riche patrimoine musical africain à peine exploité et dans lequel venait honteusement puiser d’autres au grand dam des enfants du continent.

L’album ”AYO NENE ” confirme donc ce travail de conscience que les artistes africains du calibre de Alune ont entrepris, redonnant à l’Afrique ses lettres de noblesse, en mettant leur savoir-faire, leur grande et riche expertise au service d’une musique de qualité, sortie des clichés éculés dans lesquels, une certaine presse, elle aussi venue d’ailleurs, veut bien la cloisonner. “AYO NENE“, c’est du grand Art.

AYO NENE“, ce sont 11 interprétations qui dessinent un paysage propice au rêve et qui vous renvoient dans la beauté d’une certaine tradition du chant griot.  De sa voix suave parfois perçante, Alune vous transporte, le tout dans un sentiment de sécurité que vous procure les chœurs, et cette guitare qui fait le charme de la musique peule.
Avec ce deuxième album solo, Alune Wade  se positionne ainsi comme une vraie valeur refuge de la musique sénégalaise à l’image de ses aînés tels que Youssou Ndour, etc.

Nous rappellerons juste à Patrick Labesse qu’un africain est, par la force des choses, le citoyen du monde par excellence. Puisque  parmi ses canaux de communication, se trouve au moins une langue imposée qui se confond à son patrimoine identitaire. Donc, dire que Alune Wade « ne se laisse pas enfermer dans ses origines », est pour nous un pléonasme et relève d’une certaine euh…indélicatesse dans l’analyse ou le propos. Leur communication à tous les deux s’est-elle faite en français que Alune parle très bien ou était-ce alors en Wolof (ou quelconque autre langue sénégalaise) que lui Patrick maîtrise ou baragouine tout au moins aussi ?

En écoute “Kene La”

Jean-Jacques Dikongué

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