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Alune Wade et Harold Lopez Nussa nous embarquent …

La pochette de ce troisième opus du bassiste chanteur sénégalais ne dit pas encore réellement ce que cache le symbole du voyage, lui même visible sur la dite pochette. Elle nous indique que le bassiste s’est attaché les services du pianiste cubain Harold Lopez Nussa, qu’il y a 3 destinations majeures Havana-Paris-Dakar. Et pourtant… ! Un troisième album qui fait entrer le bassiste dans une autre dimension. Sortie officielle sous leWorld Village France (Harmonia Mundi), le 19 mai prochain.

Fait est, Alune Wade voyage. Il voyage beaucoup, mais voyage surtout bien. Celles et ceux qui le suivent, ont pu apprécier sa sortie auprès de l’une, sinon son idole principale, l’américain Marcus Miller dans Afrodeezia.

De quoi il retourne dans Havana-Paris-Dakar ? On pourrait se dire, des passerelles entre les artistes africains et Cuba, on en dénombre déjà (la plus récente, Fatoumata Diawara et Roberto Fonseca) et qu’il n y a rien de nouveau dans cette démarche ou approche, si ce n’est un effet de mode ou un mimétisme comme un autre. Erreur gravissime !

La collaboration Alune Wade –Harold Lopez Nussa permet d’abord d’observer, et même si ceci est devenu un truisme, que Cuba comme le Cameroun avec les bassistes, regorge des pianistes, parmi les meilleurs au monde. Et dans Havana-Paris-Dakar, l’opportunité nous est offerte d’en découvrir un autre, de haute facture. Avec cette particularité que c’est lui qui, par ses accents pianistiques locales, nous promène dans l’Afrique par une autre lecture.

La touche originale de cette passerelle Africano-cubaine entre le bassiste sénégalais Alune Wade et son collègue pianiste cubain est de nous faire voyager dans toute l’Afrique, par une revisitation des standards des grandes figures de la musique africaine. Des 12 morceaux que compte l’album, le duo nous en donne, sous des airs de Salsa, Rumba, Cha Cha Cha et le Chaabi, 7 magistrales reprises d’un Salif Keita, Joseph Kabassele, Manu Dibango, Franklin Boukaka ou Dahmane El Harrachi pour ne citer que ceux-là…Tout un régal. Les 5 autres plages sont l’occasion d’une part, de découvrir Alune Wade sous un registre qu’on était loin de soupçonner ; et d’entendre d’autre part Harold Lopez Nussa nous merveilleusement conter fleurette avec beaucoup d’assiduité.

Lorsque l’on parle de voyage musical, le mot prend tout son sens dans Havana-Paris-Dakar par le sens d’ouverture de ce duo qui a su mélanger les diversités musicales africaines avec les savoureux ingrédients cubains pour un échange équilibré. Un voyage échange afro-cubain foisonnant, ensoleillé et durant lequel chacun parfume l’autre de ses meilleurs arômes.

En écoute “Sagô”

Jean-Jacques Dikongué

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