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Stefano Di Battista et Sylvain Luc dans “Giu’ La Testa”

Dans cette cour de jeu musical certes inspirée, mais bien imaginée par eux, il ne fait aucun doute que le saxophoniste Stefano Di Battista et le guitariste Sylvain Luc y ont pris du plaisir à partager les souvenirs des films qu’ils revisitent chacun par son instrument respectif en y associant à la contrebasse et à la basse Daniele Sorrentino puis à la batterie et au violoncelle, Pierre Francois Dufour.

Six jours avant l’arrivée dans les bacs de Giu’ La Testa (Justlooking production/harmonia mundi) le 23 septembre précisément, et les concerts* de présentation de l’album qui suivront, qui a un tant soit peu prêter oreille attentive aux sons du saxophoniste et à ceux du guitariste, ne saura que, dans cette galette, confirmer leur intelligente propension à l’improvisation dans leur approche musicale, et savourer comme il se doit, ce chef d’œuvre. Car c’en est un !

Giu’ La Testa, c’est un dialogue improvisé et suggéré par la guitare et le saxophone que d’autres instruments, en l’espèce, la basse, la batterie, la contrebasse et le violoncelle, accompagnent avec une réelle complicité y apportant un équilibre certain sans jamais s’immiscer.

Giu’ La Testa se fonde certes sur un parcours balisé par des musiques de films, mais en réalité, il s’offre tant aux mélomanes qu’ aux musiciens avertis, comme un espace de jeu. Un jeu d’interprétation de rôles, de course-poursuite et parfois comme des scènes de dialogue entre deux acolytes qui, chacun avec son langage, nous content la même féerie de leur histoire commune. Parfois cette histoire nous semble évidente et connue parce qu’on en a les bribes dans la mémoire ; parfois elle nous est suggérée, pour ensuite nous transporter dans la magie de l’improvisation de ces deux musiciens passés maitres dans cet art.

*Pour les parisiens, nous savons déjà vous dire que le concert aura lieu au Café de la danse le 23/10/2014.

En écoute “I got a Woman”

Jean-Jacques Dikongué

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