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Sia Tolno, perpétue l’esprit de Fela Anikulapo Kuti dans “African Woman”

Pour un retour dans les bacs, c’en est un et Sia Tolno l’a fait des plus belles manières en rendant hommage au père de l’Afro-beat avec une précision sans pareille tant dans la musique que dans les textes.

Sia Tolno et l’afrobeat est-ce que c’est crédible tout cela ? Telle pourrait être l’interrogation des sceptiques…Pourquoi pas ? D’ailleurs, d’une certaine façon, elle prévient dans Waka Waka Woman (titre 1): “A song for all African women who believe in their inner strength. Our politicians must realize that we are more than just physically beautiful; we can also play a vital role in African development and politics.” Un avertissement qui déborde le seul champ politique et s’étend à d’autres domaines, dont la musique. Et par ce nouvel opus,elle vient de prouver si besoin était, ce rôle vital.

Sia Tolno est crédible dans son appropriation de l’afrobeat parce que ses deux albums allaient déjà vers cette tendance. Elle l’est davantage dans African Woman, parce qu’elle s’est attachée les services de celui qui, avec Fela,est quasiment à l’origine de cette tendance, Tony Allen. Elle aborde non pas seulement la rythmique, les mélodies mais aussi et surtout les thématiques qui ont donné naissance à l’afro beat.

Dans African woman de Sia Tolno, on n’est pas dans un quelconque mimétisme ou un ersatz d’Afrobeat comme on en trouve très souvent ci et là, on est dans le cœur et l’esprit de Fela Anikulapo Kuti avec la sensibilité d’une femme qui possède tous les atouts pour lui donner sa propre coloration, commençant par son inimitable et charmant timbre vocal.

Avec African Woman, Sia Tolno met la barre haut et fixe d’une certaine manière, les nouveaux repères qui font rentrer ce rythme dans l’ère du temps tout en préservant rigoureusement l’esprit qui l’a fait naitre. Pouvait-il en être autrement, puisque accompagnée dans cette délicate aventure par l’un des meilleurs  gardiens (avec les héritiers de Fela) qu’est Tony Allen qui au grain veille. African Woman est un album crédible car dans la pure tradition de l’afrobeat, se nourrissant de son esprit pour ouvrir vers de nouvelles sensations.

En plus de Tony Allen (drums, shaker & Claves), il faut noter la présence et l’inévitable fluidité de Guy Nsangue Akwa (bass) ainsi que:Indy Dibongue (guitare), Alexis Anèrille (Keyboards), Ola Adams (Percussion), Ze Luis Nascimento (additional Percussion), Nicolas Giraud (Trumpet), Yann Jankielewicz (alto baritone Saxophone) et les autres…Audrey Gbaguidi, Sha Nally, Kinsha Tolno (Background vocals & additional voice) et bien évidemment Sia Tolno en lead et background vocals.


En écoute “African Police”

Jean-Jacques Dikongué

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