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Sharon Jones, une vraie dynamite sur scène.

Le contraste est assez saisissant entre cette femme souriante, qui renvoie une image apaisée tout en répondant avec beaucoup d’enthousiasme aux questions des médias ; et cette autre femme qui, quelques minutes plus tard sur scène, comme possédée par des pouvoirs invisibles, déploie une énergie à tout ravager sur son passage. Et pourtant, il s’agit de la même personne. S’il y a en effet des calmes qui, avec beaucoup de charme et de tendresse préludent la tempête, alors elle en est un ce, pour la gloire de la soul/funk, pour le spectacle, pour nous spectateurs, et pour la musique tout simplement.

La trajectoire de Sharon Jones mérite autant de respect que sa prestation sur scène n’en devient qu’un détail. Seulement, c’est aussi dans le détail que se dissimule parfois l’essentiel. Elle est une vraie leçon de vie et nous enseigne que la persévérance, le travail et la volonté sont les ingrédients. Elle qui semblait ne pas partir du bon pied, a su exploiter ce que Sénèque  disait : «Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va », parce que, dit-elle dans son quatrième album «  I Learned the Hard Way ». Cumulant tous les superlatifs négatifs que certains lui attribuaient, elle a su prendre sa revanche avec les Dap-Kings, lorsque l’heure est arrivée, ainsi elle : “Les maisons de disques (…). Elles estimaient que j’avais la peau trop sombre, que j’étais trop grosse, trop petite ou trop vieille, raconte-t-elle. Mais je savais qu’un jour les gens m’accepteraient. Il fallait juste que j’attende mon heure.

L’on croyait ne plus voir de personnalités avec une forte empreinte sur la soul musique et enterrer de fait ce rythme pour des raisons mercantilistes !? Un exercice de vaticination, expression d’une certaine prétention humaine !? Avec Sharon Jones, preuve est faite que, le succès ou la réussite, ne se décide pas par quelques gourous prétentieux et malveillants. De la plus simple tonalité (parmi l’éventail qu’elle dispose) que lui permet son instrument, elle a renvoyé les oiseaux de mauvaise augure à leurs macabres prédictions. Elle s’impose comme la mémoire de ses illustres ainé/es d’un coté, et comme la voie à suivre pour la nouvelle génération qui croit en la bonne musique en général et à la soul musique en particulier, de l’autre. Car Sharon Jones résume à elle seule, tout ce que la soul a pu produire comme personnalités musicalement riches. De James Brown à Tina Turner en passant par les autres, elle possède une qualité voire plus. Additionnées aux siennes, ce qui en fait une sacrée cliente et justifie son incroyable déploiement d’énergie sur scène tout en mettant en évidence toute sa classe de performer exceptionnelle.

Jean-Jacques Dikongué

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