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“PROFANATIONS”, quand KISANGANI interpelle nos consciences.

De profanations dont il est question dans ce spectacle, elles ne se limitent pas qu’à la matière, donc pas aux seules ressources des sous-sols. Elles vont au-delà de la matière, de la chair et s’enracinent dans l’esprit, dans l’âme. C’est ainsi que depuis 1885, le CONGO fait l’objet d’une profanation qui, de nos jours, en plus d’appauvrir son sous-sol, gangrène également l’esprit de ses habitants, de ses enfants d’où qu’ils se trouvent dans le monde.

Lorsque danse rime avec résistance. Alors, même si le futur est incertain, parce que les profanations héritées du passé continuent d’habiter les esprits, l’énergie générée par le mouvement circulaire du présent autorise le rêve d’un lendemain meilleur. Ainsi se doit être interprétée la transe de la danseuse Inès Mangominja, portée par les percussions quasi mystiques de Huguette Tolinga, les sons des guitares de Roger Mambembe, Pati Batima à la basse et les machines de Franck Moka dans ce brillant spectacle, dont la chorégraphie et la mise en scène sont l’œuvre de Faustin Linyekula.

Trois expressions artistiques (musique, cinéma et danse) savamment et harmonieusement mises en scène et à la disposition de la société. Des expressions qui dénoncent le quotidien aux effluves fétides des activités de certains de ces hommes et femmes du Kisangani d’une part ; mais qui montrent aussi le courage, la détermination et la résilience dont font montre, celles et ceux dont la profanation (entendez la compromission) n’a pas atteint l’esprit d’autre part. Un spectacle haletant et d’une puissance qui ne fait pas que interpeller la R.D.C, mais toutes les sociétés dans lesquelles la compromission des esprits est devenue la norme.

Jean-Jacques Dikongué

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