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Otitié Kiri, raconte le “commencement”

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis l’auteur du roman intitulé « Comme il était au commencement » récemment paru aux Éditions l’Harmattan. Le fait que j’écrive sous le nom de plume Otitié Kiri est en quelque sorte un hommage à la culture qui m’a produite. Je vis en France depuis une dizaine d’années. J’y ai fait des études de Langues Étrangères Appliquées aux marchés émergents. C’est un intitulé un peu pompeux qui veut juste dire que je me suis entraînée à effectuer des traductions de documents contemporains. (Sourires)

Qu’est-ce qui vous a inspiré cette œuvre ?
C’est d’abord le besoin de mettre des mots sur des problématiques qui me touchaient. Il s’agissait en somme de coucher noir sur blanc les paradoxes de mon identité écartelée entre des valeurs africaines et un mode de vie occidental. Une fois que le bébé est né, j’ai eu envie de partager l’expérience. J’étais apaisée!

Que pouvez-vous nous dire sur la matérialisation de l’œuvre en question ?
Envie de partager, certes, mais vous savez ce qu’on dit des premières fois ! Je dois avouer que j’ai quand même eu un peu de mal à m’en séparer. Le livre est prêt depuis au moins le mois de Juin 2011 ! (Rires)

Contexte de rédaction : dans quelles conditions ou situations avez-vous rédigé ce roman?
Je suis une griffonneuse. J’ai un certain nombre de textes écrits à la va-vite qui traînent sous l’oreiller, sur le bureau ou qui me servent d’intercalaires pendant les heures de lecture. J’ai une préférence pour le bon vieux papier mais pour des raisons pratiques, j’ai énormément sollicité mon clavier pour la rédaction de ce roman. J’écrivais de petites notes que je m’envoyais par mail. (Rires) Le procédé a beaucoup de charme. A posteriori, je trouve qu’il fait écho à l’histoire racontée qui laisse une place assez importante à l’introspection.

Quelques anecdotes à nous livrer ?
Je ressentais un besoin impérieux d’écrire, mais je n’avais vraiment pas en tête de me faire publier. Or le jour même où j’ai fini de rédiger ce qui allait devenir mon premier roman, j’ai reçu un coup de fil qui a été pour le moins déterminant pour la suite. Il s’agissait d’un monsieur que j’avais rencontré deux ans plus tôt dans le cadre d’activités associatives. Il appelait pour prendre de mes nouvelles. Lorsqu’il m’a demandé où en étaient mes projets, j’ai répondu machinalement que je venais d’achever l’écriture d’un roman. Il m’a immédiatement demandé de passer le voir. La semaine d’après, je me suis retrouvée dans son bureau avec la nette sensation d’avoir déjà vécu cette scène. C’est en résumé de cette façon là que je me suis retrouvée chez l’Harmattan … (sourires)


Un petit résumé de l’œuvre ?
C’est l’histoire d’une jeune femme qui  préserve jalousement un secret. Une part d’elle-même qu’elle brime parce que l’école, la morale, la religion, la télévision, les modèles dont elle subit l’influence l’ont programmée pour penser que tout ce qu’il y a d’authentique en elle est mauvais. Ou tout au moins anormal. Elle a la particularité d’entendre et de voir des choses dont on lui dit pourtant qu’elles n’existent pas. Du coup, Esther (c’est son nom !) développe un sentiment de désamour envers elle-même. Elle se protège du regard des autres. Mais l’histoire est justement une sorte de journal intime à travers lequel elle se parle, s’exorcise et se réapprend. C’est une quête de soi doublée d’une quête de spiritualité.

Jean-Jacques Dikongué

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