Nathalie Etoke parle de “Je vois du soleil dans tes yeux”

Comment naît “Je vois du soleil dans tes yeux”
Mon dernier roman : Je vois du soleil dans tes yeux. Bien qu’il soit sorti en 2008. Il a été écrit neuf ans avant sa publication. L’idée a germé après un séjour au Cameroun. Je me suis rendue compte que l’explosion de l’internet avait eu pour conséquence immédiate la promotion du cyberlove, les rencontres amoureuses sur le net entre camerounaises. J’ai donc voulu réfléchir à travers la fiction au devenir de la jeunesse camerounaise Voir comment lorsque l’on vit dans une société paupérisée, la survie se déploie sous le mode de la démission citoyenne et du rêve de l’ailleurs, ailleurs que l’on cherche à atteindre par tous les moyens.

Comment se passe la matérialisation et dans quelles conditions ?
J’écris surtout chez moi sous fond de musique ou de silence. Il m’arrive parfois d’écrire dans les aéroports et dans les avions. Je trimbale mon ordinateur portable avec moi. Lorsque je suis en mode écriture, c’est souvent assez intense. L’été dernier par exemple, le travail effectué sur Melancholia africana fut sans répit. Pendant l’année universitaire, la gestion du temps est assez compliquée entre l’enseignement, les corrections, les colloques etc. Je parviens cependant à écrire ou à peaufiner des textes.

Un résumé de ce roman
Il raconte l’histoire d’une jeune Koumkanaise qui est contrainte de livrer sa virginité à l’autel de la prostitution pour sortir sa famille de la misère et aider ainsi sa mère, épouse d’un alcoolique invétéré, à pouvoir élever ses sept autres enfants. La jeune bachelière cède ses ambitions académiques à la recherche d’un toubab Blanc qui la sortira de la misère ambiante de son pays, le Koumkana. Poussée à la prostitution par sa mère, aidée et entraînée par une amie, Val, qui finira par mourir de SIDA, l’héroïne abandonnera la rue après une rencontre hasardeuse qui réveillera son âme révolutionnaire et l’amènera sur les chemins de la révolte politico-sociale.