Moonlight Benjamin, un bel exercice d’équilibre entre Vodun & Rock n’ Roll

Si vous êtes à la recherche d’une quelconque compatibilité entre le Vodun et le Rock n’ Roll, alors, pas besoin d’aller chercher plus loin, elle en est la preuve tangible. Energique, puissante et même parfois mystique, Benjamin Moonlight fait vraiment l’affaire.

Effectivement, l’on est en droit, pour les puristes des 2 camps, de s’interroger sur la pertinence d’un tel mélange. Si on voulait faire un parallèle, c’est comme si on assistait à une sorte de vente par adjudication, qui dénaturerait, amoindrirait l’impact de l’un comme l’autre, des deux produits.

 

Mais, peu en chaut à la musique, les états d’âme des uns et des autres. L’essentiel de la musique est, d’aller où elle veut. Et c’est Charlie Parker, qui, avec aplomb, disait ceci : “On vous enseigne qu’il y a une frontière de la musique. Mais, il n’y a pas de frontières en art“, et cela, la haïtienne l’a compris. Et descendante des 2 éléments (n’oublions pas que le Vodun comme le rock n roll sont issus des Noirs), elle n’a visiblement pas l’intention d’en être déconnectée, encore moins de favoriser l’un au détriment de l’autre.

C’est ainsi que l’on retrouvera les codes des deux éléments dans sa musique. Tant à l’écoute que sur scène, elle a su faire un savant mélange, portée par une énergie que l’on rencontre de moins en moins chez ces artistes-musicienNes. Et en cela, elle mérite tout le respect.

Véritable passerelle entre les traditions haïtiennes et un rock qui heureusement ne frise pas la psychédélique, Moonlight Benjamin, surnommée la prêtresse vodun, confirme en effet les propos de son illustre compatriote Jean-Léon Destiné, figure emblématique, iconique et légende de la culture haïtienne qui disait ceci: “le peuple haïtien est un peuple qui danse et qui chante…”