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Inna Modja se recentre dans “Motel Bamako”, pour mieux incarner Inna Modja.

Depuis le 02/10/ octobre, le nouvel opus de Inna Modja chez Warner, est dans les bacs pour le grand plaisir de nos sens. Dès les premières notes, celles qui ouvrent l’album dans sa première piste outlaw , le doute n’est plus permis ; Inna Modja a opéré un recentrage. Elle est retournée aux sources, elle va puiser dans ses racines pour se retrouver et mieux appréhender l’extérieur. Comme pour illustrer l’adage: “Savoir d’où l’on vient, pour savoir où l’on va.” Un album qu’elle conclut par le titre évocateur de Going home. Une chanson qui s’ouvre par un chant de griot… comme pour boucler la boucle et exprimer l’identité de son home, son identité.

Parmi d’autres éléments majeurs, qui symbolisent ce retour aux sources pour une meilleure appréhension de l’extérieur, des duos. C’est ainsi dans la piste 4 (speeches). Tel un boxeur et son sparring partner, Inna s’est attaché les services d’Oxmo Puccino, pour puncher. Et speeches sonne comme des uppercuts assenés aux fariboles des politiciens. Ou encore la piste 7 (Boat People) avec Oumou Sangare. Les deux femmes posent la loupe sur les drames de ces africains…qui perdent leur vie pour un hypothétique eldorado. Que seraient ces rencontres, si elles ne se limitaient qu’à ses compatriotes ? C’est ainsi qu’avec Balinjo (rappeur congolais) dans la piste 8 (My people), ils incarnent cette fraternité qui commence tant à se raréfier.

Motel Bamako, le troisième album de Inna Modja nous plonge dans les sonorités maliennes pour nous permettre de comprendre les enjeux de ce qui se déroule dans ce pays ce, sous un angle moins musical. Et sous cet angle, Motel Bamako parait comme la signature d’une âme à la fois blessée, éplorée et en même temps portée vers un futur plus radieux. Et pour cela, une seule prière (Sambé ), piste 5

Sur le plan musical pur, on retrouve dans ces 13 pistes qui font Motel Bamako,tout ce qui a fait et continuera de faire Inna Modja. La soul de la Motown, le Blues du désert du Sahel, les guitares mandingues, la flûte peule, la Kora rencontrent le hip hop, une musique qui rythme son adolescence et qui imprègne son phrasé en Bambara, et l’electro-pop pour ses loupes sonores dont est aussi composée la musique Malienne.

Quelques dates de concerts : Le 15-10-15 : Le Mama (75) — Le 31-10-15 : Le Bacardi (22) –Le 16-12-15 : Club Transbordeur (69)

En écoute “diaraby”

Site de l’artiste Inna Modja

Jean-Jacques Dikongué

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