Chroniques

Du doute à la révélation, Shayna Steele se découvre et se laisse découvrir via son troisième album “WATCH ME FLY”.

S’il est communément admis que la confirmation, l’affirmation d’un acte ou d’un fait ne s’obtient définitivement qu’à sa troisième entreprise réussie, alors, “le jamais deux sans trois” trouve toute sa résonance dans le nouvel album que vient de commettre la native de Californie et voix imparable, Shayna Steele; confirmant par la même, qu’elle joue désormais dans la grande cour, non plus derrière les grands, mais prenant les devants. Car de la même façon qu’une hirondelle ne saurait annoncer le printemps, une bonne choriste ne fait forcément pas une grande chanteuse lead ; et l’industrie musicale regorge d’exemples dans ce sens. Shayna Steele apparaissant comme le contre-exemple qui confirme cette règle.

C’est ce qu’on dit prendre à contrepied l’adage : “En avril, ne te découvre pas d’un fil “, avec le nouvel album Watch Me Fly de Shayna Steele, à paraître le 26 avril prochain. Pourtant, c’est bel et bien le mois qu’a choisi l’américaine, pour musicalement se laisser découvrir dans toute sa plénitude. Watch Me Fly, troisième album de la compositrice marque l’envol de celle qui, longtemps, a été sous l’emprise d’un certain doute, ainsi me raconte-t-elle : This my 3rd full length album. I’ve also released one EP. This album represents transition from doubt to revelation, hence the title “Watch Me Fly

Sept années de doute mais nécessaires pour accepter se révéler au monde telle qu’elle est ; et non comme on l’a vu auprès de…voilà ce que raconte Watch Me Fly. Entre blues, gospel, soul and jazz, Shayna balaie les styles et les thèmes pour, de sa voix imparable, nous offrir 6 compositions originales et 4 reprises (That’s What Love Will Make You Do, Baby Be Mine, Secret Love, Life Goes On), qui en disent long sur elle et sa perception de la vie. Il en sort une artiste qui est dans la l’épanouissement, en confiance et surtout mature. L’analyse de ces reprises mettent en relief la grande capacité d’appropriation de Shayna, pour en faire des personnalisations d’une extrême justesse.

Une maturité musicale qui correspond à sa maternité survenue entre temps et qui fait également de Watch Me Fly, un hymne à la vie, à la beauté de la vie. Est-ce un hasard si Be (être) et Home (Maison) sont les titres qui respectivement ouvre et ferme l’album et des compositions personnelles ? Ils nous indiquent tout simplement cette envie qui a longtemps investi la compositrice, de se dévoiler telle qu’elle se voit et souhaite désormais que nous la percevions.

Si le doute est parfois synonyme de manque d’assurance pour certains, dans le cas de Shayna Steele, il a permis de mettre en évidence toute sa science musicale qui s’est certes enrichie des différentes rencontres, mais d’abord fruit de son talent naturel, et qui en a fait une voix parmi les plus puissantes de l’époque. Une voix énergique et qui en fait un album rafraîchissant et revigorant.

En écoute,”Shadow”:

Jean-Jacques Dikongué

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