Chroniques

“CON ALMA”, l’âme des enregistrements live des archives d’Oscar Peterson.

De Oscar Peterson, on ne pouvait ou on ne saurait mieux dire à son sujet, autre ce que Duke Ellington, métaphoriquement, a si bien su résumer, qualifiant celui-ci de Maharajah du clavier. Une admiration qui était réciproque, ainsi Oscar Peterson: “J’ai adoré Duke….(..), Mais j’ai tellement aimé les couleurs de son écriture, la façon dont les nuances pastel et les couleurs plus dures coexistaient, à la fois dans les orchestrations du groupe et dans les morceaux eux-mêmes, que nous insérons toujours une ou deux de ses compositions dans nos programmes.

Troisième album de la série d’enregistrements des archives musicales de O.P. comme ses amis le désignaient, porte bien son nom. Loin de toutes les contingences du quotidien, il est la traduction d’un travail scénique de plus de six ans, qui n’avait pour objectif, que la recherche de la perfection par trois musiciens. Si tenté d’admettre que celle-ci soit donc accessible. Mais le niveau atteint par les membres de ce trio démontre que le flirt avec celle-ci était bien avancé.

Recherche permanente de la perfection d’une part, un des fondements des prestations scéniques d’Oscar Peterson, dont ce concert donné à Lugano en 1964 par le trio Oscar Peterson au piano, Ray Brown à la basse et Ed Thigpen à la batterie. Et d’autre part, comme son nom l’indique, une œuvre qui porte avec elle l’expression métaphorique d’une partie de ce qui était aussi l’âme du pianiste. Écrite en 1964, l’enregistrement live qu’est CON ALMA comporte une chanson, parmi les 6, spécialement dédiée à sa chère et tendre et qui est, à n’en pas douter, l’âme du disque: “Blues For My Landlady”.

En allant à la rencontre de cet opus dont la sortie est prévue pour le 24 novembre prochain chez Mack Avenue, gardez à l’esprit ce que disait Oscar Peterson à propos des bassistes:”Le secret d’un bassiste dans un groupe est le altruisme. Ils jouent pour moi pendant que je joue pour eux. Quand ils font un solo, je ne joue pas toujours des accords prédéterminés. Je prends des libertés, et s’ils écoutent, ils s’en rendront compte ». CON ALMA a-t-il été influencé par sa haute estime pour Duke Ellington ? Nul ne sait le dire avec précision, mais l’altruisme de Ray Brown y est prégnante. Par contre, vous irez au devant d’une œuvre majeure par un pianiste pour qui la recherche de la beauté a été le moteur, l’âme qui innerve son œuvre dans son entièreté.

 

 

Jean-Jacques Dikongué

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