Chroniques

MOREIRA Chonguiça s’installe et reprend dignement le flambeau, le tout dans la paix de ses sons.

Comme nous le soulignions déjà le 16 octobre dernier sur notre page Facebook, s’il y a bien aujourd’hui un coup de saxophone qui représente à merveille le jazz, par ces musiciens talentueux et prolifiques que l’Afrique sait donner à la musique et au monde, certainement celui du mozambicain MOREIRA Chonguiça en fait partie, et classé parmi les plus enviables, pour ne pas dire parmi les enviés. Dans tous les cas, l’homme est là et entend marquer son époque et son territoire.

La démonstration et la preuve, s’il en était encore besoin, sont faites dans son nouvel album à paraître le 04 novembre prochain, huitième de sa belle collection, sous le titre de “SOUNDS OF PEACE“. Au gré des albums, le saxophoniste trace son sillon et s’affirme. Dans “SOUNDS OF PEACE“, les notes sont soufflées avec délicatesse, tendresse et volupté. Laissez-vous entraîner par exemple par le jeu de basse, qui répond à la drague du saxophone dans Retardando, un pur jeu de séduction d’un tel plaisir. Comment ne pas fondre à l’écoute de cette ode à Mamana Wanga…ou ne pas céder au groove de Songo Songo…tout en étant attentif à la complainte de Tears from the soil… Des perles bien agencées pour un collier sonore de qualité.

Chonguica Moreira

La paix, une denrée malmenée en ces périodes troubles, qui serait la bienvenue et qui nous est gracieusement soufflée par les notes apaisées et agréables du saxophoniste. Car dans cet album, nul besoin de négocier avec quiconque, pour être installé dans un confort quasi lascif que procurent les sonorités qui se dégagent des 13 pistes. La richesse des thèmes, couplée à celle des idiomes de son pays, font ressortir toute la beauté du paysage musical et le travail de recherche qui innervent l’opus. Le voyage dans ce havre de paix se décline sous différents aspects, différents espaces, différents horizons avec en toile de fond, l’exigence de beauté, de cohérence dans l’approche, qui constituent la colonne vertébrale de l’album.

Manu Dibango ne s’était pas trompé. Son respect à l’endroit de son jeune challenger et collègue, symbolisé par leur collaboration en 2017, de laquelle est issu l’album M&M était une espèce de passage de témoin et désignation d’un héritier. Nul doute, nous ne sommes encore qu’aux balbutiements de ce que le saxophoniste et jazzman mozambicain est capable d’apporter au jazz, à la musique africaine et à la musique en général. “SOUNDS OF PEACE” souffle non seulement la paix, mais apporte également de la vigueur et dit ce qu’est le confort musical.

Ndzakurhandza
Jean-Jacques Dikongué

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