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C.McLorin Salvant, Dee Dee Bridgewater donnent de la voix

Cécile McLorin Salvant et Dee Dee Bridgewater donnent de la voix sous le regard approbateur de Charles Lloyd.

23 ans à peine, sa voix n’est presque plus une découverte dans le monde du Jazz ; elle est référencée et commence à faire autorité dans le milieu. Celle qui en 2010 remporte le  Thelonious Monk International Jazz Vocals Competition et choisie comme artiste résidente du festival de Jazz à Vienne 2013 avance à grands pas sur la voie des voix de Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald et autres grandes dames qui sont ses inspiratrices…

Hasard du calendrier ou alors volonté affichée de la programmation artistique du festival de mettre en évidence ces deux voix le même soir sur le même plateau, fait est que Cécile McLorin Salvant (De mère guadeloupéenne et de père haïtien) puisqu’il s’agit d’elle et Dee Dee Bridgewater (une des membres du jury 2010 du Thelonious Monk International Jazz Vocals Competition)ont hier soir, sur la scène du Théâtre antique du festival de Jazz à Vienne ce à quelques heures d’intervalles, fait parler le panache, l’élégance et la maestria sous l’arbitrage du saxophoniste Charles Lloyd.

Dans un registre un peu plus smooth dans la rythmique mais vocalement puissant, Cécile McLorin Salvant a ouvert les débats et installé le public pour la suite du menu. Avec son quartet la nouvelle coqueluche du jazz a confirmé son statut de « femme enfant » à l’image de son nouveau Cd. Nous reviendrons plus tard sur Cécile McLorin Salvant lors de son interview…

Charles Llyod fait l’arbitrage…
Après la puissante douceur de la montante Cécile McLorin Salvant, c’était au tour de l’expérimenté et de l’inusable Charles Lloyd de poursuivre la soirée avec une rythmique plus cadencée comme pour annoncer la tornade Dee Dee Bridgewater. Presqu’une heure, Charles Lloyd a rappelé aux uns et aux autres qui voulaient l’enterrer vivant qu’il reste une grosse pointure et qu’il faut toujours compter avec lui. Avec son trio, le saxophoniste a donné de la réplique en s’imposant comme arbitre du débat entre Cécile et Dee Dee. Avec Charles Lloyd,  on a eu l’impression de pénétrer dans une dimension spirituelle par bien des aspects de son approche. Jouant de ses nombreux instruments, Charles Lloyd a tout simplement préparer les uns et les autres à mieux digérer le punch de Dee Dee Bridgewater qui, quelques minutes plus tard, lui emboîtait euh…la scène.


Dee Dee Bridgewater fait parler la puissance
C’est devant un public acquis, conquis et surtout préparé et prêt à la recevoir que Dee Dee Brigdgewater se présente pour conclure la si belle journée du plateau du théâtre de l’antique du festival de jazz de vienne.  Une soirée soul & Jazz versus punch à laquelle participait et intervenait Ramsey Lewis comme pour ralentir de temps à autre le tempo et la cadence imprimés par Dee Dee Bridgewater.

Combinant punch et grâce ou parfois ne faisant parler que son énergie, Dee Dee Bridgewater a tout simplement éclaboussé la scène par sa classe et la maîtrise de son art. Apparue des l’entrée en scène pour introduire Ramsey Lewis, la diva a dû s’éclipser quelques instants pour laisser le pianiste et son quintet s’exprimer. Parti sur un rythme plus lent, Ramsey Lewis a fini tout en puissance et en beauté, réveillant ainsi un public qui visiblement demandait à être secoué.

La formule a plutôt bien fonctionné, car l’excellent pianiste Ramsey Lewis, en fin psychologue et par des séquences parfois rythmées de son répertoire, ne faisait qu’une mise en place pour l’accueil miss Dee Dee Bridgewater qui, pour terminer le set, a mis tout simplement le feu  pour un public qui le lui a bien rendu !

Jean-Jacques Dikongué

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