“CAIRN”, l’attestation de compétences délivrée par Fergus McCreadie à lui-même.

Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu’elle s’interdit.

Oscar Wilde

Fergus McCreadie ? Jamais entendu. Et la pochette de l’album, à part le titre susceptible d’attiser la curiosité d’aller chercher plus loin, n’est pas forcément de nature à emballer. On dirait que tout a doctement été mis en œuvre pour nous en éloigner. Et c’est là, le paradoxe de la chose; car cela n’a fait que décupler l’envie d’aller déterrer les trésors enfouis. A moins d’être dans le domaine, ou aimer à s’adonner à des activités qui font appel à…, ce n’est pas très courant de tomber sur le mot CAIRN. Et le voir sur le titre d’un album de musique, cela aiguise davantage l’envie de comprendre pourquoi un jeune musicien fait le choix d’une telle “curiosité”.

Si la pochette semble sonner comme un an out-of-tune piano, son contenu est plutôt un vrai délice pour l’ouïe et pas seulement ; nous invitant à cette prudence permanente de ne pas toujours se fier à l’apparence. Car on ne saurait apprécier CAIRN, tant qu’on a pas pris la peine de soulever les pierres qui cachent son contenu. Un monticule de notes à vous doucher à l’écossaise, au sens propre.

Neuf magnifiques témoignages qui attestent du passage du trio Fergus McCreadie : piano- David Bowden​ contrebasse – Stephen Henderson : batterie. Tous, des compositions de Fergus McCreadie. Une fresque musicale qui non seulement s’inspire de la tradition et du paysage de son Écosse natale ; mais comme toute œuvre, dévoile et décrit également son auteur. Entouré par deux musiciens qui contribuent à donner toute sa dimension dynamique, une insouciance maîtrisée à l’album ; elle nous met en face d’un pianiste aussi percussif dans le jeu et très à l’aise dans l’improvisation.

Un sophomore qui porte bien son nom. CAIRN, l’album à paraître officiellement le 29 janvier prochain est une attestation d’aptitude, de compétences, que s’octroie le jeune écossais, l’autorisant à l’image de ces créatures dans le monde animal, qui déterminent leur territoire et y définissent les règles de jeu. Par la fraîcheur et la qualité de ses compositions, CAIRN,  installe Fergus McCreadie comme pianiste d’envergure et de fait, marque ainsi de son empreinte sa présence, en lui conférant toute latitude à …

CAIRN est à tous les égards, ce monticule de notes musicales harmonieusement agencées par un pianiste dont l’audace a encore de merveilleuses surprises à révéler au monde pour de nombreuses années.