Il fait partie de ces légendes vivantes de la musique en Afrique et dans le monde. Il était d’ailleurs surpris que, des jeunes gens, en chœurs reprennent ses chansons, lorsqu’ils ne lui demandent pas de chanter telle ou telle autre chanson. C’est avec beaucoup de fierté et d’élégance qu’il dit son âge sur scène, lorsque, cherchant un/e générationnel(le) dans la foule, pour esquisser un pas de rumba, histoire d’exprimer la galanterie du temps de sa jeunesse, lorsqu’on abordait une dame, pour l’inviter à danser. Et de son éternelle jeunesse, de sa jovialité, de son espièglerie, de la causticité de son verbe sur certains sujets (une bonne impertinence), le poids de ses 75 années n’a rien enlevé à José Adelino Barceló de Carvalho aka Bonga.
Entretenant l’auditoire avec de petites mais croustillantes anecdotes, le sieur fait montre de beaucoup de métier dans la gestion de son spectacle. Une économie de mouvements mise au service d’une occupation de l’espace très efficace. De temps à autre, l’enfant de Kipiri (Angola) nous gratifie de quelques touches de smurf-dance comme pour montrer qu’il a bel et bien été témoin oculaire mais aussi actif du temps qui passe…et que tous ces arts n’ont pas de secret pour lui.
C’est toujours un bonheur d’aller voir celui qui le premier, interpréta la fameuse chanson “Sodade” dans son magnifique album « Angola 74 », avant que ne la propulse davantage au monde, plus de deux décennies plus tard, la diva cap-verdienne Cesaria Evora. Dans tous les cas, l’homme est et reste l’icône du semba et le symbole de la dikanza, qui nous viennent de l’Angola nous abreuvant de la richesse puisée dans ses racines et au gré de ses péripéties. Evidemment, la prestation de l’homme aux 400 chansons comme il se décrit, ne revêt sa majestuosité que, parce qu’accompagné d’un équipe de musiciens très affûtés et à l’image du personnage, c’est-à-dire éclectique. Un mozambicain à la basse, un guinéen à la batterie, un portugais à l’accordéon et son compatriote angolais à la guitare.
* Le “Semba” est un rythme venu d’Angola et décrit comme l’ancêtre de la Samba brésilienne.
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