Elles doivent dans une certaine mesure, agacer, déranger les tenants d’une musique classique qui continuerait à regarder avec mépris les autres esthétismes musicaux, même bien engoncée dans son essoufflement et un certain obscurantisme. N’en déplaise à ces derniers donc, elles sont un vrai bol d’air pour cette musique, car lui apportent une fraîcheur dont elle a besoin pour séduire davantage.
Respectivement 66 ans et 68 ans, on aurait pu penser que Marielle et Katia Labèque, s’accommoderaient de leur zone de confort, proposant pendant leur concert (une occasion idoine de s’ennuyer, de pioncer un coup, en se réconfortant malgré tout, d’avoir été à un show) cette musique classique que certains, pour x ou y raisons, considèrent parfois comme soporifique, ennuyeuse à bien d’égards et surtout méprisante. Que nenni !
Avec les deux sœurs pianistes, issues du classique traditionnel pourtant, c’est tout le contraire qui se produit. C’est une musique (sur scène, nous nous entendons) qui à la fois vous transporte dans divers sentiments éprouvés au quotidien, en même temps qu’elle traverse les époques. C’est une musique qui vit. Une approche musicale qui est forcément à l’image de leur vision du monde, elles qui ont dû vite comprendre que la diversité nourrit la créativité.
C’est ainsi que de leurs quatre mains qui sur deux pianos plaquent les notes, vous vous surprendriez à écouter le classique, puis du coup du flamenco et bien d’autres rythmes. Elles dessinent tout simplement, la musique dans ses différentes colorations. Nous ne pouvons qu’encourager celles et ceux qui se sont ennuyés et découragés par le classique traditionnel, à aller à la rencontre de ces dames, ne serait-ce que sur scène, ils changeraient d’avis…
Magique, magistrale et époustouflante, la prestation de Marielle et Katia Labèque hier à l’Arena Loire de Trélazé, montre que la musique, bien exécutée et portée par des esprits non toxiques, se joue des barrières, des cloisonnements et des étiquettes.
Line-up à l’Arena : Katia & Marielle Labèque : (Pianos), Gonzalo Grau (Percussion, Cajon), Raphaël Séguinier (batterie)
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