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Avec la mort de Juan Carlos Caceres, un défenseur de l’apport de l’Afrique dans le Tango range ses notes.

Avec la mort de Juan Carlos Caceres, c’est aussi une autre idée de justice et un ardent défenseur de la créativité artistique de l’Afrique dans le tango qui s’en va. Dimanche dernier 05 avril, le multiinstrumentiste a définitivement rangé ses instruments et partitions.

L’Argentine et la France ont ceci de commun, le refus d’assumer et de reconnaitre l’africanité de beaucoup d’éléments constitutifs de leur culture ; le refus d’assumer leur passé par rapport au viol et au pillage culturels de l’Afrique…autrement dit, et conforme aux propos de Gobineau « Il n’est d’histoire que Blanche »ou de Caillois « Il n’est d’ethnographie que blanche », de toujours attribuer à ce qu’on appelle communément la peau blanche, les mérites de l’histoire.

Le Tango n’a pas échappé à cette logique cannibaliste et nombriliste. Rares sont les personnes, les écrits ou des reportages qui, parlant de cet art, osent relever sa part d’africanité ou de négritude.

Cette obsession d’occultation de l’africanité de certains de leurs arts, qui forge et fonde en même temps leur identité culturelle, trouve néanmoins au sein de leur société respective, des individus qui ne s’accommodent pas ou plus de ces entorses faites et libertés prises à la véracité des faits.

©Facebook Juan Carlos Caceres

 

Et c’est en cela que le multidisciplinaire musicien argentin Juan Carlos Caceres s’est aussi révélé comme un défenseur de l’Afrique et de la vérité tout simplement. Aux contempteurs et autres falsificateurs, le musicien installé en France depuis plus de 40 ans, n’avait de cesse de rappeler qu’on ne pouvait oblitérer l’origine africaine du tango. De sa bataille contre cette injustice, s’inspirera le réalisateur angolais Dom Pedro, pour son documentaire : “Les racines du Tango sont africaines“.

Juan Carlos Caceres se présente pour les africains, comme une autre porte d’entrée pour aller explorer, interroger cette société argentine et y extirper encore d’autres trésors culturels venus d’Afrique et qui appartiennent à l’humanité. Hommage lui sera rendu le 18 avril à la Bellevilloise (Paris, XXe).

Jean-Jacques Dikongué

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