Chroniques

“MELODIC CANVAS”, l’harmonique et mélodique toile lyrique de Robin McKelle.

D’un album à un autre depuis “Never Let Me Go” sorti en indépendant en 1999, Robin McKelle n’a de cesse de confirmer et de conforter son solide ancrage dans le Blues, le Jazz, Rythm’n Blues, la Soul. Synthèse de tous ces styles, à laquelle la qualité des compositions et des interprétations n’autorise plus quelconque méfiance, et l’inscrit comme une des incontournables de la musique afro-américaine, c’est en cette qualité qu’elle revient dans ce septième album. Signant six compositions personnelles sur les dix titres que livre MELODIC CANVAS, par une écriture qui puise dans l’esprit des mères et pères fondateurs, la pianiste et vocaliste séduit une fois de plus.

 A la question de savoir, pourquoi Melodic Canvas ? I used melody, lyrics and harmony to paint the picture in a similar way a painter would create their art on canvas. D’un ton calme et amusé, répond celle dont les inspirations viennent des voix telles que : Aretha Franklin, Ray Charles, Donny Hataway ou Nina Simone.

Melodic Canvas qui officiellement sera sur le marché le 20 avril prochain, à l’image de Soul Flower par exemple, est à la fois une toile qui fait cohabiter les sons du passé, par une réécriture fraîche mais respectueuse de l’esprit de leurs sources d’un côté ; puis de l’autre, met en évidence la beauté, la finesse et la sensibilité du coup de pinceau de Robin. Et pas seulement. Un album qui dévoile d’autres facettes de sa personnalité et, comme dans Soul Flower, opère un changement de direction musicale, dans laquelle jazz et soul cheminent sans se heurter.

Robin McKelle/©Tribune2lArtiste.com

 

C’est ainsi que, de “Swing Low, Sweet Chariot” tombé dans le domaine public, mais dont la version la plus ancienne est de Paul Robeson (chanteur, écrivain) à “Yes We Can Can” d’Allen Toussaint (Pianiste, compositeur), Robin en fait des relectures désarmantes, d’une intensité certaine, d’une extrême sensibilité et d’une justesse sans faille. Dans Swing Low, Sweet Chariot, la chanteuse en fait une version gospel à couper le souffle. Et avec une redoutable efficacité, Chris Potter au saxophone, nous accompagne dans cet enjouement. De la même manière les relectures de “The Sun Died” en anglais comme en français “Il Est Mort Le Soleil”, chanson bonus, mettent en exergue sa capacité à s’approprier une œuvre.

D’entrée de jeu, le cap est annoncé par la chanson Do You Believe, composition de la chanteuse. De ses compositions personnelles, la pianiste délivre une brillante copie et rappelle aux uns et autres son amour prononcé pour le piano, ainsi les titres “Lyla  & Simple Man “. Des notes que distille avec beaucoup de maestria,Shedrick Mitchel. Abandonnez-vous au swing et au groove de It Won’t End Up, ou de You’re No Good, pour vous rendre compte qu’incontestablement, Robin McKelle fait partie des grandes voix soul des ces années et de celles à venir.

En écoute, “It Won’t End Up”:

Jean-Jacques Dikongué

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