Categories: Chroniques

Manuel Valera voyage dans les saisons.

L’album (The Seasons) de 11 titres s’ouvre par le titre “Opening”. Occasion idoine pour essayer d’entrer dans l’univers de Manuel Valera par le biais d’une pièce qui, à l’instar de celles de ses compatriotes et collègues partageant l’amour et l’exercice du piano, nous en dit long sur la bonne santé de l’éducation musicale des ces pianistes de haut calibre que Cuba ne cesse de donner à la musique.

Et Manuel Valera n’est pas le dernier venu, encore moins l’espoir (comme pourrait le suggérer le titre Hopeful plage 4) dans cette vague déferlante des pianistes cubains; mais plutôt une des figures de proue de la nouvelle génération. Avec une douzaine d’albums à 37 ans, c’est dire combien le pianiste cubain et désormais résident new-yorkais est créatif et prolifique.

 

©Media NPR/ Manuel Valera

 

En ouvrant The Seasons, douzième opus comme leader, par “opening”, puis d’enchainer avec In The Eye Of The Beholder, le pianiste cubain avait sans doute à cœur, d’installer l’auditeur, de l’imbiber de son onction à lui par deux de ses compositions personnelles (parmi les 7 que compte l’album), avant de le laisser découvrir, les réécritures voire relectures des titres empruntés à Osvaldo Farres (Tres palabras, plage 3), John Lennon/Paul MC Cartney (In My Life, plage 5), Cole Porter (What is the thing called Love, plage 10) et Leonard Cohen (Hallelujah, plage 11) les faisant siens par des appropriations d’une extrême flamboyance et justesse. On a le temps de saisir les clés, les codes ainsi que les subtilités qui font l’âme musicale de Manuel Valera, et saisir la qualité de ses appropriations.

7 compositions personnelles, dont les 4 saisons (Spring, plage 6 – Summer, plage 7 – Fall, plage 8 – Winter, plage 9) déclinées en autant de plages, traduisent l’immense et intense activité rythmique de Enoch Jamal Strickland à la batterie et de Hans Glawischnig à la basse, accompagnant les fulgurances au piano de Manuel. Un album qui non seulement porte bien son nom, à l’image de chaque saison, chaque plage offre ce qu’elle a de beau. Album aéré, tonique et très agréable.

En écoute “In The Eye Of The Beholder”:

Jean-Jacques Dikongué

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