’’(…) Ces gens essaient de survivre face à l’agressivité de la vie en Afrique. Mon propos n’est pas de dire de pirater, je milite même pour que les locaux ne soient pas piratés et peut comprendre que je sois piraté moi, ou Manu Dibango. Que je sois piraté, cela n’influence pas beaucoup ma progression, mais pour les locaux, cela peut s’avérer très négatif. Trouvons des solutions alternatives. Quand on a faim, ou lorsque l’on voit son enfant en pleurs parce qu’il a faim, on essaie de se débrouiller et c’est ce que font ces gens.’’
C’est en ces termes que s’était exprimé lors d’une interview, parlant de la piraterie au Cameroun, Richard Bona en janvier 2009. Propos qui peuvent susciter beaucoup d’étonnement de la part d’un artiste fût-il de la trempe de Richard Bona. Mais des propos qui, sur un plan humain, ont beaucoup de sens, puisque empreints de nobles sentiments. Sur le plan socio-économique, résonnent-ils pareil dans les oreilles des uns et des autres ? Ils ont le mérite d’interpeller les autorités publiques sur le phénomène de la piraterie et partant, sur la question de la protection des œuvres de l’esprit.
C’est un truisme de dire que l’industrie musicale souffre de la piraterie et que les artistes qui s’autoproduisent en payent un lourd tribut. Et le phénomène prend une acuité certaine dans des pays moins structurés en matière de protection des droits d’auteur.
Oui au combat contre la piraterie, oui que les pouvoirs publics s’investissent davantage dans cette lutte pour aider la production musicale, mais ce combat concerne également les artistes dont on sait à coup sûr qu’ils sont pour certains, complices de leur propre piraterie ; et cela, il fallait le dire.
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