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“La petite diolinaise”, ou l’art de dire la tragédie humaine…

’’Toute jeune personne, à un moment de son adolescence ressent cette envie de s’évader, car les jeunes finissent toujours par trouver la vie monotone ; et l’univers routinier dans lequel ils se trouvent embrigadés prend vite, dans leur esprit assoiffé de liberté, une apparence carcérale.’’  Ce sont par ces mots que l’auteur, dans le 2ième paragraphe du chapitre II  introduit un certain mal-être qui entoure la jeunesse et celle d’Afrique en particulier.

Fin, futé, habile et surtout esprit libre, l’auteur de ’’La petite diolinaise’’, confirme des qualités qui, déjà sur les bancs du lycée, dessinaient sa personnalité actuelle tout en faisant transparaître une érudition certaine. C’est donc tout naturellement que, pour un coup d’essai, mais néanmoins coup de maître, EB BYXTON, dans ’’Ma fille n’épousera pas un étranger’’ nous livre avec beaucoup de brio, le visage non pas seulement de l’Afrique parce les scènes s’y produisent et que les acteurs sont de ce continent, mais celui de l’humain en général. Un visage qui porte la laideur de la condition humaine d’où qu’il vienne, puisque toujours en proie à ses contradictions; et les conséquences, des chefs-d’œuvre en matière de drames.

’’Ma fille n’épousera pas un étranger’’ ne fait pas que seulement interpeller la Côte d’Ivoire dont est issue Mariko ou le Cameroun de Amby, ainsi que les présente dès la couverture du roman, EB BYXTON, par le choix  des drapeaux des deux pays dont sont issus les principaux acteurs ; l’auteur ne fait pas que montrer l’échec socioculturel dans lequel baigne le continent par des choix inconsistants sur les questions religieuses, sociologiques et pourquoi pas politiques.

’’Ma fille n’épousera pas un étranger’’ ou ’’la petite diolinaise’’ est tout simplement la description de la déchéance de l’humain où qu’il soit, déchéance qui est la conséquence d’une application béate, rigide et parfois idiote des phénomènes qui, loin de consolider l’amitié, de souder l’humanité, déshumanisent et détruisent l’Homme.


’’Ma fille n’épousera pas un étranger’’ ou ’’la petite diolinaise’’ est le regard d’un homme libre, d’un style qui se veut accessible à tous dans la forme, mais combien profond sur le fond ; un regard sur une société qui chaque jour, s’emprisonne dans ses propres’ principes’ ou ‘fondements’ en créant les conditions de sa propre perte.

En cette période trouble traversée par la Côte d’Ivoire, ’’Ma fille n’épousera pas un étranger’’ ou ’’la petite diolinaise’’ nous livre un autre angle d’analyse et de compréhension de ce pays et de ce qui s’y passe. L’auteur y ayant séjourné pour ses études supérieures.

Paru aux éditions AMAP, ’’Ma fille n’épousera pas un étranger’’ ou ’’la petite diolinaise’’,  est tout simplement un bijou qui sied à tous et à toutes tant par sa qualité que par son prix ; mais encore plus pour une analyse profonde de ces principes supposés bâtir le vivre-ensemble.

La petite diolinaise ” ,c’est comment dire la tragédie humaine en terre africaine.

Jean-Jacques Dikongué

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