Chroniques

Kora Jazz Trio, livre une lumineuse copie au nom de “Part IV” et réaffirme l’indéfectible lien entre le jazz et l’Afrique.

Qu’y a-t-il de commun entre Back to Africa et Part IV (l’album à venir le 23 février prochain) si on excepte les acteurs de base ? Qu’apporte-t-il de nouveau ? Quelques questions qui taraudent tout mélomane averti, qui s’intéresse au trio et surtout, a été subjugué par le précédent album.  Lorsqu’on a écouté Back to Africa, il ne fait aucun doute qu’il semblait déjà poser les bases d’une nouvelle direction souhaitée et amorcée  par Abdoulaye Diabaté et Mamadou Sissokho, désormais le cœur de cette formation…tout en gardant l’esprit bâtisseur des passerelles avec la kora comme fil conducteur.

Renforçant l’équipe dans ce projet par Cherif Soumano (Kora) Manu Marches (Contrebasse) Adama Conde (Balafon) Boris Caicedo (Timbales, shaker, bongo, Chékeré, Cloche, Claves), Woz Kali (Vocal 04), Hervé Morisot (Guitare 08), les deux compères Abdoulaye Diabaté  (Piano) et Mamadou Sissokho (Congas, Bongo, Calebasse, Cymbales, Tama) réaffirment la relation fusionnelle ou naturelle entre le jazz et la musique malinké ou mandingue (Siragnan-Fain ; Bourama). Se revendiquant la parfaite fusion entre le jazz et la musique traditionnelle, Part IV ne se prive pas de nous offrir des voyages vers d’autres horizons pourtant :de l’afro-latin (Kora Ya me voy), à la morna capverdienne et sa lumineuse interprétation de (Sodade). De même que les judicieuses révisitations de (Moanin) d’Art Blakey et (Via Con Me) de Paolo Conte ouvrent vers des destinations aussi curieuses qu’harmonieusement rythmées.

Avec Part IV, le Kora Jazz Trio n’a jamais autant bien porté son nom. L’élégance, l’efficacité et la pertinence du jeu, qu’éclairent quelques fulgurances à la kora, rappellent la classe et le rang de celui qui est à la manœuvre. Opérant dans ce cinquième opus à la Kora, le sémillant Chérif Soumano lui apporte une flamboyance certaine. On ne pouvait mieux exprimer l’esthétisme et la richesse que recèle cet instrument, lorsqu’il est ainsi exploré. La qualité et la richesse des collaborations de Chérif lui conférant toute légitimité à disséquer dans le moindre détail et avec la précision d’un métronome, quasiment la palette des sons.

Si la Kora octroie toute sa flamboyance à Part IV, c’est aussi parce que tout le travail d’alchimie avec les autres instruments est d’une redoutable justesse. Chargé de réaliser cette galette de 11 pistes, Eric Legnini à la direction artistique, a su en saisir toutes les subtilités pour en dé-livrer une lumineuse copie. Un album d’une pureté certaine, digeste, et d’une imparable efficacité.Et celui-ci, il faudra ferrailler dur pour aller le chercher et le détrôner.

En écoute, extrait de :”Kora Ya Me Voy”

Jean-Jacques Dikongué

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