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Jowee Omicil se met à nu.

La photo sur la pochette du disque ne trahit point, elle illustre le titre de son album et explique en quelque sorte le personnage, le phénomène Jowee Omicil, sa musique, et sa vision de ce que doit être un musicien. Ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots.

Qui oserait s’aventurer nu, sans au préalable, avoir pris la peine de bien se couvrir ? Telle est l’énigme que nous envoie Jowee Omicil dans cet album et,…BasH !!! Comme quelque chose qui vous tombe dessus, cette onomatopée, signe de ralliement à l’univers musical de Jowee, ne vous quitte plus une fois la connexion établie.

C’est fort de ses deux précédentes couvertures ( Roots & Grooves en 2009) et Let’s Do This en 2006 ) que ce formidable musicien revient bien dénudé avec ce troisième album. Car cet haïtien né en terre montréalaise est ce que l’on qualifie avec justesse, un phénomène. A la clarinette, à la flûte, à l’harmonica comme au saxophone, Jowee souffle, souffle et souffle avec la virtuosité digne de ses héros. Ces héros à qui est dédié l’album NAKED.

La sobriété de NAKED est ce qui fait sa force ; car seuls les artistes ayant une forte épaisseur de couverture, peuvent se permettre de se dénuder comme l’a fait Jowee dans ce nouvel et généreux opus qui rend fidèlement grâce aux Coltrane, Kenny Garett, Sony Rollins, Wayne Shorter et bien d’autres avec une touche bien BasH !

A la question, de quelle nudité s’agit-il enfin Jowee ? Ne se départissant pas de son sourire: “ Ah ah!!! Bonne question Jean-Jacques, cependant c’est beaucoup plus simple que l’évidence. “NAKED” simplement parce que l’enregistrement et la musique produite sont à l’état nu. De là le titre…“. Ainsi cette vision qu’il décrit en ces termes: “This album is the manifestation of my vision of what musicians should be doing more and more in the future just like before. Be naked and transparent, no overdub, no editing. Just push play and deliver...”

Nous le soulignions déjà dans un précédent propos, Jowee Omicil est sans doute, la nouvelle expression de ce jazz contaminant qui se joue des barrières, et promis à un avenir de plus en plus lumineux…NAKED, le confirme par sa fraicheur, sa coloration, son ingéniosité.

En écoute “koté-moun-yo”

Jean-Jacques Dikongué

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