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Ibrahim Maalouf : deux albums qui conjuguent la musique au féminin.

La musique est au féminin et Ibrahim Maalouf le rappelle dans les deux albums (Red & Black Light et Kalthoum) à officiellement sortir ce 25 septembre sous le Label “Mi’ster” et distribués par Decca Universal. Deux albums spécialement dédiés à la femme au passé (Kalthoum) comme au présent (Red & Black Light).

Le constat que l’on fait après avoir écouté les deux albums est: si Ibrahim Maalouf se laisse vraiment asservir à quelque chose, c’est bel et bien à l’éclectisme. C’est décidément la marque de fabrique de ce trompettiste dont l’autre caractéristique est de jouer sur une trompette (trompette à 4 pistons) à quarts de ton, invention de son père. Ce qui lui permet de slalomer entre sa culture arabe et les influences qu’ils croisent au gré des rencontres.

©Tribune2lartiste.com/Ibrahim Maalouf

 

Si les deux albums sont un véritable plaidoyer pour la femme quelle que soit l’époque, ils se distinguent au niveau des approches, des tendances.

Red & Black Light, ainsi l’auteur, est : Axé sur une esthétique plus actuelle, plus électro, voire pop, cet album est constitué de mes compositions ainsi que d’une reprise de la diva d’aujourd’hui Beyonce…

Red & Black Light est une ode à la femme d’aujourd’hui et à son rôle fondateur et fondamental pour espérer un avenir meilleur.

8 pistes [dont Run The World (Girls) de Beyoncé Knowles et Cie] sur lesquelles thèmes, harmonies et rythmes se croisent sans se heurter et invitent plutôt à la célébration. Cette célébration qu’Eric Legnini (Claviers : Fender Rhodes, Keyboards, Bass synth), François Delporte (Guitare), Stéphane Galland (Batterie) et Ibrahim Maalouf (Trompette & Keyboard) suscitent par la chaleur et la subtilité de leur jeu.

En écoute “Free Spirit”, extrait de l’album Red & Black Light.

 

Kalthoum, ainsi Ibrahim Maalouf, est une célébration des femmes qui ont bouleversé le cours de l’histoire et dont l’influence artistique a eu un impact jusque dans nos vies actuelles. J’ai donc choisi une figure emblématique, véritable monument de l’histoire du peuple arabe, et qui est par ailleurs la voix que j’ai le plus écoutée depuis ma toute petite enfance : Oum Kalthoum.

Plus marqué par une approche jazz conventionnel, Ibrahim Maalouf perpétue dans cet opus, la démarche et l’esprit à l’origine de Wind (Hommage à Miles Davis) paru en 2011. On prend les mêmes, on recommence, mais avec une matière différente. Le résultat est aussi beau qu’ambitieux.

Une introduction, deux ouvertures et 3 mouvements que supportent Larry Grenadier (Contrebasse), Clarence Penn (Batterie), Mark Turner (Saxophone) et Frank Woeste (piano) et Ibrahim Maalouf à la trompette.

Deux merveilleux albums qui racontent et magnifient la femme, informent davantage sur Ibrahim Maalouf, l’éternel bâtisseur et passeur des émotions au jeu foisonnant et à l’esprit résolument libre.

En écoute “Movement III” extrait de l’album Kalthoum:

Site Ibrahim Maalouf ici

Jean-Jacques Dikongué

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