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Glen Scott revendique son besoin de liberté avec l’album “ORCASTRATUM”.

Dans le septième art, la musique est souvent l’accompagnatrice du film. Pour ORCASTRATUM, c’est le contraire, la musique engendre les images. L’enregistrement audio de cet album a été filmé en direct dans les studios de Dean St. Soho à Londres en janvier 2016, le rendu esthétique noir et blanc respectant la tradition du cinéma d’art et d’essai.
L’univers du jazz a souvent utilisé le noir et blanc, les portraits des plus grands jazzmen (Miles Davis, John Coltrane…) en témoignent. Aujourd’hui, les deux couleurs du Yin et du Yang sont là aussi pour rappeler la robe de l’orque (Orcinus orca), animal qui a inspiré Glen Scott.

Étymologiquement, ORCASTRATUM signifie les membres de la catégorie des orques. Le Docteur Lori Marino, spécialiste en neurosciences des cétacés, le présente comme un animal doté d’un sens du soi partagé, grâce à une aire cérébrale paralimbique plus développée que celle du cerveau humain.

Neurologie et cétologie devraient nous aider à décoder le message véhiculé par le compositeur britannique.

Pour la plupart de nos contemporains, les orques sont des animaux présents dans les delphinariums, obéissants au doigt et à l’œil ou plutôt au sifflet Ultrasons de leurs soigneurs/dresseurs.

Mais le reportage Blackfish, sorti en 2014 et réalisé par Gabriela Cowperthwaite, apporte une autre connaissance de cet animal.
Ce film est fortement inspiré de l’histoire réelle de l’orque Tilikum, responsable de la mort de trois personnes. Ce cétacé, capturé en 1983, tue sa dresseuse le 24 février 2010 au cours d’un spectacle.
Cet accident mobilise l’opinion publique et la communauté scientifique qui arrivent à la conclusion : les conditions de captivité rendent les cétacés fous et incontrôlables. A l’état sauvage, ces animaux vivent en groupe hiérarchisé, alors que dans les bassins, ils sont souvent seul ou en très petit groupe.

Le documentaire pose la question : comment un orque qui nage dix mille kilomètres dans l’océan en quarante deux jours, peut-il vivre dans un bassin de soixante mètres de long ?

Ces découvertes passionnantes pourraient faire oublier le sujet musical du jour. Au contraire, le besoin d’espace et de liberté des cétacés, est identique au sentiment ressentie par le compositeur :”Le stimulus est venu d’un besoin personnel de créer une musique qui se détourne des conventions de la musique mainstream d’aujourd’hui et de son caractère parfois trop prédictible. L’expression de la musique et de cette forme d’art est une part essentielle de mon équilibre quotidien et me sert en quelque sorte de thérapie. Avec ORCASTRATUM, je continue la quête de mon âme, en espérant me procurer, ainsi qu’aux autres, une inspiration sans limite”.

En compagnie des musiciens de l’album, Glen Scott enregistre le CD en direct, comme en pleine mer pour les orques. «NoNeed» dévoile la construction de l’album : au début, Eric Appapoulay installe une atmosphère planante en frottant les cordes sur sa guitare, puis Ralph Salmins, aux cymbales, augmente la tension sonore du morceau, ils sont ensuite rejoints par les subtils riffs de Glen au piano. Cette piste de plus de huit minutes présente aussi des phases calmes, où Eric Bibb et Shaneeka Simon scandent de leurs voix chaleureuses «No Need». Oui ! la preuve est faite, la musique naît en toute liberté, sans préméditation, ni écriture préalable, uniquement en se laissant porter par la vague mélodique.

Tous les morceaux de l’album sont réalisés avec la même fluidité, Glen Scott parle même d’une philosophie d’ORCASTRATUM, qui est de changer de musiciens pour chaque album, afin de ne pas tomber dans l’écueil de la redite.

Le musicien Eric Bibb le confirme «Glen Scott est mon ami, mon frère, numéro un ! ORCASTRATUM est un instantané sonique intemporel de la vision souple de Glen et je suis honoré d’être dans la photo».

Comme pour les orques qui ne peuvent vivre seuls et enfermés dans de petits bassins, Glen Scott a besoin d’être libre et entouré de musiciens pour créer sa musique.

L’écoute de cet album permet d’aller plus loin en incitant l’auditeur à se poser la question :

Notre existence n’est-elle  pas plus belle, empreinte de liberté et entourée d’amis proches ?

 

Line Up : Ralph Salmins : batterie, percussions – Neville Malcolm : basse – Eric Appapoulay : guitare électrique et acoustique – Glen Scott : piano, claviers et production.
Invités : Eric Bibb : chant, guitare – Solo Cissokho : chant, kora – Binker Golding : saxophone – Shaneeka Simon : chant – Berg : chant.

En écoute : ”Wizdoom”.

Jean-Constantin Colletto

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