Chroniques

FELIPE CABRERA raconte son parcours dans “MIRROR”

Les plus introduits, les passionnés ou les plus curieux l’ont à coup sûr, cet été, vu faire et entendu au sein du combo international The Groove Retrievers.  Certes diluées dans un ensemble, mais des notes aussi audibles qu’est facilement identifiable le bonhomme au milieu de tous…Celles et ceux qui aiment l’instrument, l’ont vu auprès des noms d’envergure et l’ont entendu dans ses 3 premiers albums en tant que auteur-compositeur.

En arrivant à Paris, j’ai pu jouer avec des Africains, d’autres jazzmen, avec les cultures diverses qui se trouvent en France. Sans ma formation cubaine, je n’aurais pas pu avoir ma facilité d’interaction avec tous ces styles. 

C’est dans cette phrase, qu’il faut donc aller comprendre le quatrième album du bassiste, contrebassiste et auteur-compositeur Felipe Cabrera. Album au titre et à l’image très évocateurs de MIRROR. Officiellement sorti il y a deux jours (27 septembre) et dont les personnages clés sont des compagnons de longue date, l’estampille de ce qui fait le son de Felipe Cabrera à savoir : Leonardo Montana au piano, Irving Acao au saxophone ténor et Lukmil Perez à la batterie. Des noms supplémentaires et non des moindres, viennent renforcer cette dream team et donner au miroir… euh à MIRROR, toute sa capacité à rayonner. Charlotte Wassy apporte la douceur vocale dans la chanson éponyme (piste 6) et Javier Campos nous introduit et sort de l’album par ses interventions (piste 1 & 12), le tout en Yoruba, tandis qu’  Antoine Philippe y souffle quelques notes dans les pistes (1, 11,12) au Cor.

Felipe Cabrera \ ©Karen Paulina Biswell

 

MIRROR comme le suggère si bien son auteur dans son propos, est la synthèse d’un parcours riche. Parcours jalonné des rencontres d’autres cultures, d’autres influences, d’autres sonorités etc. Parcours qui prend sa source dans un pays où les mérites de la formation (en la matière comme dans d’autres) ne sont plus à faire. On a juste envie de dire que : La formation musicale cubaine est l’une des meilleurs au monde. Felipe Cabrera est cubain ; alors c’est un excellent musicien.

Si Felipe Cabrera est ouvert au monde, c’est parce qu’il a su rester bien enraciné dans sa culture originelle. Et ce n’est pas un hasard, si l’intro comme la sortie de l’album sont ponctuées en yoruba ; comme pour indiquer la nature profonde de sa musicalité. 11 précieuses pièces agencées de telle sorte, qu’on en sort qu’après les avoir toutes scrutées, car l’une annonce l’autre sans que vous ayez le temps de vous en rendre compte. Du bel art !

Un album qui traduit toute l’exigence d’un musicien qui sait d’où il vient. Et par cet album, n’a fait que donner une partie, d’un parcours dont son instrument de prédilection se chargera de nous livrer d’autres épisodes aussi croustillants que solaires.

En écoute, “Guajira Loca”:

Jean-Jacques Dikongué

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