Chroniques

Dans les bacs comme à la maison, Justin Kauflin revient ; et quel retour !

A la pochette déjà, Coming Home, le quatrième album de Justin Kauflin annonce la couleur par ses couleurs. Un album de classe, pour un pianiste d’exception. Ceux qui bien avant la sortie officielle du disque (il y a deux jours) ont pu voir le prodige se produire sur scène lors de ses différentes tournées, savent de quoi il retourne dans la galette. Lorsqu’on écoute Coming Home, il vous replonge et réconforte dans les bonnes émotions et les merveilleux souvenirs de ces instants de grâce dans lesquels on a été plongés pendant le show, tellement le voyage est entraînant, saisissant et d’une redoutable efficacité. Ce que martèle d’ailleurs le concerné à chaque fois qu’il lui arrive d’en parler :

J’ai toujours aimé la musique avec un bon rythme, que ce soit le swing ou le funk. Avec le soutien de Corey Fonville, nous avons eu toutes sortes de grooves sensationnels dont je suis impatient de partager.

C’est chose faite depuis le 14 septembre dernier, pour consommer le Strawberry food, qui semble être aussi un de ses plats préférés lorsqu’il est au bercail, raconte-t-il sur scène, pour introduire la chanson. Et la question qui nous traverse directement l’esprit est de savoir, quel est le home de et pour Justin Kauflin ?

Au lieu de baigner dans le pessimisme, ce que voit mon esprit est extrêmement coloré et texturé. Chaque moment est rempli d’un tourbillon presque psychédélique de blues, de verts, de rouges, de violets et d’or sur une toile de fond infinie de noirs et de gris. Le titre “Coming Home” traite globalement des nombreuses façons dont j’ai vécu dans mon ” home », et les compositions servent à éclairer les différentes émotions attachées à chaque lieu unique.

Justin Kauflin/©Tribune2lArtiste.Com

 

Justin Kauflin ne fait pas que revenir dans les bacs avec « Coming Home », comme le font  généralement beaucoup d’artistes musiciens. C’est-à-dire, une kyrielle de raisons qui motivent la sortie d’un album ; sans toutefois apporter une plus value, un élément nouveau, nous surprendre, sans toutefois nous perdre. C’est en cela que le coming back, mieux, le Coming Home de Justin Kauflin se démarque ; car il porte la marque d’un pianiste en pleine maturité et dans sa plénitude et qui a su nous surprendre une fois de plus, dans cette nouvelle démarche.

Comptant parmi les 3 pianistes (les autres étant le cubain Alfredo Rodriguez et l’anglais Jacob Collier) sous l’aile de Q, Justin Kauflin s’affirme au fil des albums, comme excellent auteur-compositeur. Et ce quatrième opus au titre bien nommé, le prouve encore. Sur les 13 titres, si on excepte la reprise en solo (piano) de Strawberry Fields (John Lennon),  la revisitation de Somethin’Somethin’ (Derrick Hodge), John My Beloved  (S. Stevens) et The Carousel (Marcus Miller) la griffe d’auteur-compositeur de Justin est visible dans 8 autres. Mais, ce n’est pas tant le regard quantitatif qui importe dans l’analyse de ce projet, mais plutôt sa valeur qualitative. Et le pianiste, du haut de sa trentaine d’années fait montre d’une exceptionnelle inventivité.

Dans ce noir qui l’environne en permanence, le pianiste Justin Kauflin a toujours su et sait donner tout l’éclat aux différentes palettes de couleurs qui s’offrent à son esprit, et en faire des objets d’une intelligente et joyeuse incandescence, ainsi Coming Home, que nous vous recommandons vivement. Une peinture musicale lumineuse à laquelle prend part l‘ami d’enfance et batteur Corey Fonville, le groovant bassiste et contrebassiste Chris Smith, le guitariste Alan Parker et bien sûr l’esprit de Q (Quincy Jones) veillant sur l’ensemble.

En écoute, “Lost”:

Jean-Jacques Dikongué

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