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Bazor et Ben Decca concluent le Ba’Doul en beauté.

Le Ba’Doul ne pouvait, pour sa clôture, rêver d’un meilleur plateau en réunissant deux grosses mastodontes de la musique camerounaise provenant de tous les deux de deux grands foyers des Duala.
Précédant sur scène son compatriote et collègue, le père de ’’Yoma Yoma’’ a revisité avec beaucoup de bonheur les titres qui ont fait sa renommée, plongeant et baladant le public dans les merveilles du souvenir. C’est ainsi que près de deux heures, il a gratifié son auditoire des titres qui ont rythmé le flirt des quadra d’aujourd’hui dont le fameux ‘’’Sophie’’ entre autre.

’’Sophie’’, grâce à qui le public a pu apprécier l’alchimie de deux artistes dont le talent a pu hisser au sommet de leur art. Reprenant la scène que venait de quitter quelques minutes son ami, Ben Decca redessine ’’Sophie’’ en compagnie de Bazor qu’il invité sur sa scène pour un tour de chant magique. Le perçant de la voie de Ben contenu dans celle plus grave de Bazor a donné un visage tout neuf à un tube qui décidément traverse le temps sans prendre une seule ride.

Après ce duo certes improvisé mais combien magique, Ben Decca s’accapare de la scène en imprimant un rythme digne des grands. Pendant deux heures, le public a eu droit à un Ben Decca maître des lieux et avec une parfaite maîtrise de son sujet. Enchaînements des chansons sans ’’blanc’’, gestuelle précise et en harmonie avec le signal qu’il donnait ainsi à ses musiciens, l’homme d’Ebelle a prouvé qu’il est un excellent performer et qu’il a du métier. Comme son alter-ego, il a lui aussi fait le choix de surfer dans la vague du souvenir comme pour rappeler au public qu’il se faisait de bonnes choses dans le Makossa. Toguy aurait dit ’’Lambo tè di ben sango nu biyedi mo’’.

Il est aussi à noter les performances d’une jeune pousse, celles de Gaëlle Wondjé qui, conviée en duo pour interpréter ’’Diboa la Ndolo’’ chantée avec Grâce Decca à l’époque, a su répondre au défi avec beaucoup de charme et de maestria.

Le choix d’aller chercher dans les souvenirs du public fut une réussite pour ces dignes fils du makossa et c’est aussi sur ce choix que se concluait le Ba’Doul 2010. Rendez-vous pris pour 2011 pour d’autres sensations.

Jean-Jacques Dikongué

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