Amália (As vozes do fado) est davantage comme une revanche sur l’histoire qu’une sorte de réhabilitation d’Amália Rodrigues. Elle qui, dix années durant, avait dû mettre en sourdine sa carrière pour, disait-on, d’hypothétiques accointances avec le régime de Salazar. Mais la musique ne s’est-elle pas toujours montrée meilleur expédient pour tout artiste-musicien injustement infamer ? C’est l’écho que nous renvoient les 12 voix réunies dans cet opus, pour célébrer la Rainha do Fado.
L’identification de la jeune génération des fadistas (Ana Moura, Carminho, Gisela João, António Zambujo, Ricardo Ribeiro, Mayra Andrade, Caetano Veloso, Javier Limón) aux côtés des Bonga ou Celestes Rodrigues à Amália da Piedade Rebordão Rodrigues, est un véritable camouflet, une victoire de la mémoire musicale.
Amália (As vozes do fado), plus qu’un album qui rend un hommage exceptionnel à l’une des belles voix portugaises, c’est un modèle du genre, tout un art dans la façon de chanter et de peindre la mélancolie par des voix exceptionnelles pour une dame qui visiblement l’était et continue de l’être. Un album qui peint avec beaucoup d’aplomb la mélancolie, la rend si belle, qu’on n’en redemande.
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