A PIECE OF INFINITY, véritable immersion dans la riche tradition musicale éthiopienne par MEKLIT HADERO

La première fois que l’on croise ce titre, la question qu’elle suggère est : de quel infini s’agit-il ? Une fois cette pièce entre les mains, on commence à en entrevoir le sens profond, aidé en cela par le propos de son auteur. Ainsi Meklit Hadero : “We’re all tuning forks, you know ? Let a person sing and all the places they have loved will resonate. ”

Le titre de l’album ne doit donc rien à une chanson dans l’album, comme c’est généralement le cas. Ce n’est pas un titre éponyme, comme il est communément admis. Mais un titre qui rappelle l’objet, la finalité de cet album, à savoir, nous introduire dans une infime partie de l’immense patrimoine musicale que dispose l’Ethiopie et dont Meklit, comme bien d’autres avant elle et parmi ses contemporains, est aussi une conteuse, une rapporteuse.

Figure de proue de la nouvelle génération des jazzwomen d’origine africaine qui émergent à travers le monde, Meklit exalte le jazz, le plongeant dans ses racines éthiopiennes pour en peindre une fresque aussi édifiante que lumineuse. Une invitation qui, en plus de célébrer la tradition musicale de son pays natal, suggère amour, groove et réflexion.

Riche de 9 pistes, de sa voix éraillée et suave, la jeune dame magnifie son héritage, son patrimoine musical. On est dans un voyage au cœur de la galaxie musicale éthiopienne. Chaque morceau puisant dans les racines du folklore, du traditionnel, l’ensemble savamment sublimé par des arrangements éthériques et très jazzy. On peut également souligner la participation de l’harpiste Brandee Younger dans la plage II (Tizita), qui apporte une autre coloration et traduit la vision de Meklit pour son art.

Une pièce qui traduit une fraîcheur dans l’inspiration, dévoile la qualité d’une musicienne qui a encore à offrir à la scène jazz en particulier et musicale en général, et c’est le jazz à l’éthiopienne qui en sort une fois de plus, la gagnante. Ainsi Meklit Hadero: “Ethiopian traditional music is also multiple. What is on this album is only a fraction of its magnitude, just a piece of the infinity.”