Opinion

A.B.C , naissance d’une institution !?

Dans la plus populaire et sûrement la plus festive et joyeuse des rues du quartier dit Bali à Douala (Cameroun), s’était donné rendez-vous, dimanche 12 février, une quinzaine de musiciens dont la plupart ont en commun, l’amour de la guitare basse. Pas étonnant au final, puisque cette présence massive des bassistes était une initiative de l’A.B.C (Association des Bassistes du Cameroun). Un prélude à une institution digne de ce nom, comme le souhaite une grande partie du monde artistico musical ?

Sous la devise du partage, la solidarité et le refus de la concurrence nocive, l’association entend redéfinir, voire pacifier les rapports entre collègues bassistes. Plus d’horizontalité et moins de verticalité. Et se donne d’autres missions, telles que l’enseignement des bases musicales. Idée à laquelle a adhéré l’invité du jour, bassiste camerounais vivant à Nice, insistant sur le fait que sa rencontre avec ses pairs, ne doit s’inscrire que dans un rapport de partage. Pas question de venir jouer les cadors, mais simplement prendre du plaisir en échangeant avec ses collègues du Cameroun. Doyen des bassistes et un des parrains de l’association, Jean Dikotto Mandengué alias Jeannot Karl est venu partager ce moment de convivialité musicale avec ses jeunes frères et pairs.

 

Jean Dikotto Mandengue , “père et doyen”de la basse camerounaise / ©Tribune2lartiste.

 

Évidemment, lorsque 2 voire 3 musiciens commencent à se réunir, il est improbable que les notes ne se fassent pas entendre. C’est ainsi que, de la petite idée de rassemblement pour un partage musical autour de son invité du jour et de ses pairs, la basse a tonné, et bien fort. C’est aussi à cela qu’on reconnaît ceux qui sont habités par le virus musical ; loin d’apprécier de son fauteuil l’honneur qui lui est fait par ses jeunes amis en réinterprétant ses chansons, Jeannot Karl n’a pas résisté. Pendant plus de 3 heures, les bassistes présents se succèdent sur la petite scène improvisée et font admirer chacun, sa dextérité.

Mais que met donc en évidence cette expérience pas si anodine qu’elle semble paraître au premier coup d’œil ? D’abord, elle montre tout simplement le chemin qu’emprunte le bassiste camerounais lambda dans sa trajectoire vers la conquête du monde. En chacun des bassistes montés sur la petite scène improvisée pour la circonstance, résident l’ombre et l’esprit de son alter-ego sur une scène à l’international.

Avec A.B.C, la virtuelle « école de la basse camerounaise » serait-elle entrain de prendre forme d’une certaine façon ? C’est la question à laquelle, le futur de cette association répondra. Pour l’instant, elle a le mérite d’exister et d’imprimer de telles initiatives. Et comme toute entité naissante, elle porte encore des imperfections, mais qui sont, et c’est là tout le secret de la chose, sources des lendemains meilleurs.

Jean-Jacques Dikongué

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