Zara McFarlane se déploie avec l’assurance des grandes.

Zara-Mcfarlane-If-You-Knew-Her1Depuis quelques moments déjà, son nom circule, revient sur toutes les lèvres, les scènes se l’arrachent. La presse spécialisée l’encense. On la compare avec des noms établis. Encore un de ces  “produits” que l’on souhaiterait, à grand renfort de campagne ou de propagande médiatique, imposer aux amateurs de jazz et autres mélomanes ? L’époque s’y prête. Et imposer, voire introniser un artiste comme on le ferait avec quelconque consommable est aujourd’hui la marque de fabrique de certaines émissions de téléréalité, labels de musique et/ou autres maisons de disques.

C’est donc fort de sa réputation de nouvelle coqueluche médiatique du jazz que, pour la première fois, nous rencontrions Zara McFarlane lors de sa conférence de presse au festival jazz à Vienne. Seulement, la jeune dame a de la conviction et en joue avec charme et finesse. Avec l’autorité qui appartient à celles et à ceux qui ne doutent pas, c’est en toute décontraction qu’elle accueille l’engouement qu’elle suscite et avec ce sourire qui ne la quitte pas, elle répond aux questions qui lui sont posées. Elle dégage plutôt l’assurance de ces personnes qui, à l’image de ce que disait Sénèque, ont le vent favorable parce que sachant où elles vont.

L’échange d’amabilité d’après conférence de presse avec l’artiste, a conforté en nous le fort sentiment d’une personne courtoise, disponible et très en alerte sur son sujet. Ce que l’on percevait déjà pendant sa conférence. Mais, il subsistait malgré tout, cette interrogation : que vaut Zara McFarlane sur scène ?

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®Zara McFarlane au Club de Minuit, Jazz à Vienne.

Les faits sont toujours plus convaincants et parlants que les paroles et les impressions dans ce cas. Et l’épreuve de la scène est aussi, pour tout artiste, un passage déterminant. Pour les mélomanes, elle peut être une espèce de jauge et subséquemment un espace de communion avec l’artiste. C’est donc accompagnée de ses 3 musiciens [Peter Edwards (piano), Binker Golding (saxophone ténor), Max Luthert (contrebasse), Boyd Moses (batterie)] au Club de minuit que Zara McFarlane nous administrera une magistrale réplique. La londonienne n’aura pas eu besoin de beaucoup de temps pour que sa voix enrobée par la dextérité de ses musiciens, sa prestance balaient nos doutes et suscitent notre révérence.

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Des heures durant pourtant, nous transportions avec nous un indice offert par le management de l’artiste, qui devrait nous mettre la puce à l’oreille. Nous nous sommes contentés de rester dans la superficialité…comme un présage. Une démarche dont le seul mérite aura été d’avoir pu jauger et rentrer en communion avec une des belles voix de la scène soul/jazzy musicale, et qui soit encensée pour ce qu’elle est en réalité: une vraie crème de grâce. Un entêtement qui présageait un finish en béauté; car permettant au final d’aborder dans de meilleures dispositions l’indice offert quelques heures avant. Le magnifique album (deuxième d’une série que nous espérons longue et prospere) au titre révélateur de « IF YOU KNEW HER ». Un album dans lequel, elle s’amuse aussi à titiller la guitare et les percussions avec la même fidélité à la délicatesse, comme elle le fait de sa voix. Album de 11 titres avec des textes bien ciselés. Un album dans lequel elle délivre ce message si simple et profond, qui est de ne pas se limiter à la surface lorsqu’on rencontre les individus, mais d’aller au-délà …IF YOU KNEW HER.

IF YOU KNEW HER  est la meilleure caisse de résonnance que puisse disposer Zara McFarlane, pour nous convaincre de l’extraordinaire talent, dont elle dispose et qu’elle ne commence à peine à explorer. Ce n’est qu’un juste retour des choses et à juste titre qu’on la présente comme la voix jazz par excellence des prochaines années.

Zara McFarlane se déploie avec l’assurance des grandes.

par Jean-Jacques Dikongué|Tribune2lartiste.com