Jazz à Vienne était sous la coupe de trois énergies venues de 3 sources : Nature, Afrique et Cuba. Angélique Kidjo et Roberto Fonseca, la parfaite image qui montre l’origine africaine de la salsa en particulier et de la musique cubaine en général.

Il ne fallait pas être une nature fragile hier, dans la ville de Vienne, et en même temps, prendre part au show du théâtre antique. Entre la chaleur naturelle et les énergies cumulées d’Angélique Kidjo et de Roberto Fonseca…, c’était tout simplement caliente. Dans tous les cas, par cette association, on a pu retracer le voyage de la salsa, de ses origines africaines jusqu’à son environnement le plus foisonnant qu’est Cuba.

La programmation du 7 juillet avait pour thème CUBA, et les protagonistes choisis pour donner tout son sens à ce choix et  honorer cette belle ile qui nous donne tant de plaisir, tant sa production artistique est énorme, étaient bel et bien de nature à mettre le feu dans l’arène. Et c’est ce qui s’est déroulé. Car entre la puissance d’Angélique Kidjo et la percussion de Roberto Fonseca, la production d’étincelles était assurée.

On ne le souligne peut-être pas assez pour les spectateurs/spectatrices qui continuent de s’étonner de certaines associations dans la programmation. Dans le public, certaines questions fusaient. Mais retenons plus cette remarque qui en dit long : C’est la soirée « CUBA », mais est-ce que cette dame (Angélique Kidjo) est cubaine ? On se montrera indulgent face au non-dit de cette pertinente question…et ses multiples allusions.

©Tribune2lArtiste.com/La Reine Angélique Kidjo

 

On ne peut parler de musique cubaine sans référer à l’Afrique et particulièrement dans sa partie ouest. D’ailleurs, et si Salsa, Rumba étaient une autre façon de dire l’Afrique, d’où partent tous ces rythmes et dont les auteurs eux-mêmes ne cessent de rappeler.

L’occasion ici de saluer l’ouverture d’esprit du directeur artistique du festival Benjamin Tanguy et Marie-Claude Nouy, en charge de la promotion et de la communication du festival. Car on peut être pétri de bonnes intentions et malheureusement, être entouré de petits esprits qui mettent mal à l’aise les gens (professionnels) qui viennent pour le festival, les empêchant de travailler dans de bonnes conditions, les indisposer par des actes d’une bassesse indicible…Mais c’est aussi à cela qu’on les reconnait, ces esprits étriqués, exiguës et mal intentionnés.

Angélique Kidjo et Roberto Fonseca étaient le symbole parfait qui retrace l’origine de cette musique qu’est la salsa ; et leur prestation respective était à la hauteur des attentes. Une femme (comme source de vie) pour mettre en évidence l’origine de cette musique. Et la native de Ouidah (Benin) a, est-il encore un besoin pour elle, montré qu’elle fait partie des monstres sacrés sur une scène. Entourée de ses musiciens dont le pianiste martiniquais Thierry Vaton et l’invité cubain Pedrito Martinez (Percussion), Angélique Kidjo a royalement déroulé, et enflammé la scène, par sa maitrise. Tribute to Salsa, un projet qui décline son amour pour cette musique. Elle qui ne se fixe aucune cloison dans cet art. Rendant hommage à Célia Cruz disparue  il y a 14 ans, elle a su faire voyager la salsa de ses origines africaines jusqu’à Cuba en reprenant les tubes de la cubaine entre autres.

 

©Tribune2lArtiste.com/Roberto Fonseca

 

De son coté, comme il l’affirmait quelques instants plus tôt, que pour lui toutes les scènes se valent et il y met la même énergie, le même entrain quelle que soit la renommée ou la grandeur de la scène, Roberto Fonseca a fait parler sa virtuosité, sa percussion aux claviers. Naviguant dans les classiques de la salsa tout en ouvrant sur d’autres sonorités. Projet qu’il a intitulé ABUC, qui n’est rien d’autre que CUBA en verlan. Un passage ponctué par de grands moments de partage de solidarité , avec les apparitions sur scène de Dayme Arocena et de la légende vivante cubaine Eliades Ochoa.