Sarah McKenzie et Kyle Eastwood ouvrent la scène du Mucem et élèvent davantage les débats.

Marseille-Festival Jazz des Cinq Continents, les jours se suivent et les shows sont de meilleure qualité. Pour inaugurer le second site du festival qui se déplace du Théâtre Silvain vers le Mucem pour les deux prochains jours (23 et 24), la programmation a pensé à deux artistes très talentueux en les personnes de Sarah McKenzie et de Kyle Eastwood.

C’est sur la scène de  places des armes, parmi les nombreuses scènes que compte le Mucem que le festival s’est poursuivi, gardant la même intensité , le même enthousiasme et le même engouement hérités du Théâtre Silvain, des différents protagonistes dès l’ouverture.

Nous l’annoncions après la prestation de Jan Garbarek et de Trilok Gurtu, le festival est lancé. Et malheur à qui ralentira dans sa course. Car malgré ses nombreuses facéties, la météo s’est résolument rangée du côté de la musique.

Sarah McKenzie/©Tribune2lartiste.com
Sarah McKenzie/©Tribune2lartiste.com

 

Sarah McKenzie séduit et illumine.

Tout sur le plan climatique, n’était pourtant pas, quelques heures avant son entrée en lice, parti pour mettre la pianiste australienne dans de bonnes conditions pour prester le cœur tranquille.

Puis soudain le ciel s’éclaircit, le soleil parait…comme pour annoncer la couleur. 20h45 minutes, Sarah McKenzie monte sur scène et fait parler sa voix, mais plus encore, sa suavité et son punch, bien calée derrière son piano. Elle nous permet d’apprécier sous toutes ses latitudes, son magnifique opus.

Sa prestance et son élégance sur scène, jointes à la complicité avec ses musiciens dont son guitariste, viennent compléter le tableau et lui donnent toute sa splendeur. Elle confirme tout le bien que nous pensions d’elle en l’ayant écoutée sur son dernier album ici.

Kyle
Kyle Eastwood vu par Olivier Farkas/©Tribune2lartiste.com

 

Kyle Eastwood, la simplicité au service de l’efficacité. Il emballe le public de la Place des Armes au Mucem.

Nul doute qu’il doit toujours affronter l’insondable et inavouable piège du préjugé favorable en tout, que hélas beaucoup lui tendent. Mais, précisons-le, à tort. Le public venu nombreux hier, l’était-il pour l’excellent bassiste et contrebassiste Kyle Eastwood ou était-ce pour voir de quoi est capable le fils de son père ? Pourtant, il y a bien longtemps que Kyle a apporté une réponse musicale d’envergure à tous les sceptiques et gravé son nom dans le marbre des musiciens, les vrais.

Arrivé discrètement quelques minutes avant sa montée sur scène pour brancher et accorder son matériel, c’est en triomphe absolu que Kyle Eastwood et ses musiciens quittent celle-ci, après une prestation haute en couleurs.

C’est à mesure qu’il parcourait son riche répertoire, que le public (pour ceux qui le découvraient), se rendait compte de la beauté et de l’éclectisme de celui-ci et découvrait la dextérité de ce musicien pure race et de son ouverture d’esprit. Avec des musiciens aussi affûtés que lui pour l’accompagner, l’homme a vite retourné les sceptiques.