Karyna Gomes, la voix venue de Guinée Bissau et qui enchante Rabat.

Nous le disions, les Guinée étaient à l’honneur au lancement des showcases au Visa for Music. Après Sekouba Bambino, lui succédait sur la scène, une autre voix guinéenne. Sous son air jovial, se dissimule également une femme avec des convictions et des revendications. Elle a le combat de liberté chevillé au corps. Très tôt, elle y a baigné. Elle le revendique et le chante. Et le chante plutôt bien, de sa voix suave. Pas étonnant, née 2 ans après l’indépendance de son pays, l’odeur du parfum des idées d’Amilcar Cabral est toujours fraiche et répandue, la probabilité d’y échapper était infime pour elle.

Chaque tribune est une occasion de rappeler les valeurs qui sont celles qu’elle défend à travers sa musique. Les thèmes sont divers et ont pour toile de fond, le refus de toute domination. Celle que les puissances étrangères imposent à l’Afrique, que certains peuples imposent à d’autres, et aussi celle que subissent encore les femmes. Pas étonnant que son premier album solo sorti en 2014 porte le nom de Mindjer (femme), une ode à la femme guinéenne, symbole de courage, de détermination et de force. A l’image de toutes ces femmes africaines et d’ailleurs.

©Tribune2lartiste/Karyna Gomes
©Tribune2lartiste/Karyna Gomes

 

Née d’un père guinéen (Bissau) et d’une mère Cap-verdienne, Karyna Gomes est d’abord journaliste de formation. La passion pour la musique, née des sons et des rythmes traditionnels de sa Guinée natale en passant par des sonorités entendues ailleurs, en ont fait une vocaliste-percussionniste. Sur la scène de théâtre de Mohammed V, accompagnée de ses musiciens dont la jeune Jéssica Pina à la trompette, elle a su faire bénéficier au public de ses nombreuses influences Afro-latino et européennes et ainsi partager les messages contenus dans Mindjer. Vivant à Lisbonne au Portugal, elle est en préparation de son second album. Une belle voix guinéo-capverdienne qui ne laisse pas indifférente et mérite toute l’attention.